mercredi 27 novembre 2024 05:38

Déchéance : quarante jours qui ont ébranlé le quinquennat

C’est la petite histoire de l’acte le plus inattendu du quinquennat de François Hollande. Le plus dévastateur, à terme, peut-être. Le plus politiquement transgressif, assurément.

L’histoire d’un président, d’ordinaire des plus prudents, élu comme social-démocrate mesuré et tempéré, qui aborde néanmoins la fin de son mandat en assumant la constitutionnalisation d’une mesure ouvertement empruntée à la droite extrême et à l’extrême droite, la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français. Sous la pression des événements, et des hommes, et à l’issue de quarante jours de calculs et d’hésitations, de tractations et de coups de théâtre, entre l’annonce faite au Congrès de Versailles, le 16 novembre 2015, et sa confirmation à la surprise générale au conseil des ministres du 23 décembre.

Frapper vite, et fort. Tant pis pour les dégâts collatéraux à gauche. Au lendemain des massacres du 13 novembre 2015, c’est la conviction de François Hollande et Manuel Valls : l’« esprit du 11 janvier », tant invoqué dix mois plus tôt, cette fois, ne suffira pas. « Il fallait montrer aux Français qu’il s’était passé quelque chose d’exceptionnel et que le gouvernement prenait donc des mesures exceptionnelles, explique un conseiller du président. Mais aussi faire réellement l’union avec l’opposition, donc avoir les voix de la droite. En janvier, nous n’étions pas allés sur le terrain de l’opposition. » Et l’exécutif va largement se rattraper.

Annoncé dans les heures qui ont suivi le vendredi noir, le scénario de l’état d’urgence avait déjà été préparé…Suite

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