mercredi 27 novembre 2024 00:36

Depuis les années 70 l'immigration n'est plus une chance

Il est impossible de répondre à cette question sans replacer la croissance de l'économie dans son contexte territorial et démographique mais sans oublier qu'il s'agit d'hommes et de femmes.
Il est donc préférable d'aborder ce sujet de manière pragmatique, à l'aide de cas concrets, pour appréhender au mieux la situation. Dans le contexte actuel de la mondialisation des échanges, force est de constater qu'une immigration massive et incontrôlée déstabilise le développement des pays d'origine et d'accueil.
Commençons par les conséquences économiques de l'immigration professionnelle de personnes qualifiées. Prenons pour exemple, le cas de ces très nombreux médecins étrangers venant exercer leur profession en Europe occidentale. De fait, cette immigration massive de médecins et plus généralement de personnes qualifiées empêche les États d'origine, pillés de leur compétence, de préparer les conditions d'un développement économique qui passe toujours préalablement par une amélioration de l'état sanitaire de la population.
L'émigration de ces médecins, et de tous ceux qui ont un savoir-faire, n'est malheureusement que le reflet de l'égoïsme de nos sociétés occidentales vieillissantes qui privilégient le court terme et leur confort au détriment du développement nécessaire des pays concernés par ce pillage des cerveaux.
L'immigration qualifiée est donc un frein à la croissance pour l'ensemble des économies puisqu'elle entrave le développement des pays "d'origine" et donc limite de facto nos exportations. Elle est aussi une injustice vis-à-vis de nos nombreux compatriotes avec une qualification professionnelle, au chômage en période de crise. Cela ne concerne bien entendu aucunement les étudiants étrangers qui, après avoir reçu notre enseignement, sont les meilleurs représentants du savoir-faire français, à condition de retourner dans leur pays d'origine une fois leurs études et leurs stages terminés.
L'immigration de personnes occupant des postes peu qualifiés peut-elle être alors un facteur de croissance? Il est toujours frappant, à l'arrivée d'un TGV, de constater l'origine étrangère de la quasi totalité du personnel d'entretien qui attend pour nettoyer les rames. La croissance de l'économie française a-t-elle besoin de ces immigrés alors que 2,8 millions de chômeurs doivent retrouver un emploi? La réponse est bien évidemment "non".
Les donneurs d'ordres profitent pourtant de cette main d'œuvre immigrée peu qualifiée et peu rémunérée au détriment des chômeurs qui n'ont plus les moyens de contribuer au bon fonctionnement de notre économie et au financement de notre protection sociale.
Que se passerait-il si les entreprises concernées ne pouvaient plus faire appel à l'immigration pour ces postes de travail non délocalisables ? Obligation leur serait faite d'augmenter les salaires pour trouver du personnel. Les Français seraient alors beaucoup plus nombreux à postuler à ces emplois. La revalorisation des conditions de travail et de rémunération des éboueurs l'a d'ailleurs démontré. Certes les billets de train en seraient légèrement augmentés mais ne serait-il pas plus juste et moral de payer un travail difficile à sa juste valeur ?
L'immigration de personnes non qualifiées, parce qu'elle n'enrichit qu'un petit groupe de personnes au détriment de l'intérêt général, n'est donc pas une chance pour la croissance. La France doit d'abord redonner du travail à ses très nombreux chômeurs sans qualification en les payant dignement et mettre fin ainsi à l'exploitation de ces immigrés.
L'immigration n'est donc plus une chance pour la croissance en France depuis la fin des années 70, d'autant plus que celle-ci s'est transformée essentiellement en une immigration de peuplement pour bénéficier de notre système de protection sociale. Avec 100 000 personnes supplémentaires qui arrivent tous les ans sur le marché du travail, du fait de notre dynamisme démographique, la France doit continuer à réduire le nombre de titres de séjours délivrés annuellement, contrairement à nos voisins Allemands,
De plus, sans cette politique de réduction importante du nombre d'immigrés, la France ne pourra pas intégrer et assimiler les immigrés présents sur son territoire. Si cette politique n'est pas menée à bien avec la mise en place d'un certain nombre de mesures, la France devra faire face à moyen terme à de très fortes tensions ethniques et communautaristes qui pourraient remettre en cause la paix civile.
27/1/2012, Philippe Meunier
Source : Libération

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