Le drame survenu jeudi dernier au large du préside occupé de Sebta continue de susciter des polémiques en Espagne, surtout après les déclarations officielles faisant état de l'usage par la Garde civile d'un matériel antiémeute contre les clandestins subsahariens.
Un collectif d'ONG a décidé de présenter ce lundi une plainte auprès du Procureur général de l'Etat en Espagne dans le but "d'ouvrir une enquête et de déterminer les responsabilités" après la mort de migrants subsahariens qui tentaient, jeudi dernier, d'accéder au préside occupé de Sebta.
Les ONG "veulent que les faits soient examinés dès que possible", craignant que "les preuves impliquant les forces de sécurité étatiques disparaissent dans un certain laps de temps".
"Nous voulons connaître le contenu des caméras de surveillance installées dans la clôture (de Sebta), celles du SIVE et des communications de la patrouille de la Garde civile" pour déterminer s'ils pourraient être "pertinents" dans cette enquête, a déclaré Patricia Fernandez, avocate de la Coordination des quartiers, qui a procédé à la présentation de cette plainte.
"Nous voulons également un inventaire sur le matériel antiémeute qui a été utilisé contre les immigrants", a ajouté la même source.
Les ONG rappellent que les survivants ont critiqué l'action de la Garde civile qu'ils accusent d'avoir tiré sur eux des balles en caoutchouc alors qu'ils nageaient, ce qui a provoqué "la panique" parmi les clandestins.
Le directeur général de la Garde civile espagnole, Arsenio Fernandez de Mesa, avait reconnu, samedi, l'utilisation de "matériel antiémeute" pour empêcher les migrants subsahariens d'accéder au préside occupé de Sebta.
La Garde civile a utilisé ce matériel pour "appliquer la loi et empêcher l'entrée de migrants illégaux" au préside de Sebta, avait dit Mesa à la Radio nationale espagnole RNE.
Il a ajouté que les agents de la Garde civile ont fait usage de balles en caoutchouc et de balles à blanc dans le but de "dissuader" ces immigrants, qui manifestaient une attitude "très agressive" lors de leur tentative d'accéder à Sebta.
Le ministre espagnol de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, devrait comparaître jeudi devant le Congrès des députés pour s'expliquer sur l'intervention de la Garde civile et la mort des ces immigrants.
10 fév 2014
Source : MAP