mercredi 27 novembre 2024 22:35

Emploi : le parcours du combattant des jeunes issus de l'immigration

Alors qu'un comité interministériel aura lieu le 6 mars sur l'égalité et la citoyenneté, un rapport de France Stratégie pointe les difficultés d'insertion économique des jeunes issus de l'immigration.

Le tableau est pour le moins, sombre: les jeunes descendants d'immigrés sont plus nombreux que la moyenne à se retrouver au chômage, à être employés en CDD ou en intérim ou encore à connaître un niveau de vie inférieur au reste de la population.

Dans le détail, 14,2% des jeunes descendants d'immigrés étaient au chômage en 2012, contre 8,6% chez ceux sans ascendance migratoire. De grandes disparités existent aussi selon le pays d'origine, souligne l'étude, les plus défavorisés étant les jeunes originaires d'Afrique. Ces derniers connaissent en effet un taux de chômage proche de 40%, un niveau deux fois plus élevé que chez les descendants d'immigrés européens. Et la probabilité pour ces jeunes d'avoir un emploi stable, cinq ans après la fin de leurs études, est un tiers plus faible que pour les natifs ou les descendants d'immigrés d'Europe du sud. «Etre descendant d'immigrés africains hors Maghreb réduit de plus d'un quart la chance d'être un jour salarié de la fonction publique d'Etat (...) mais accroit de plus de 50% la chance d'être salarié de la fonction publique hospitalière», précise encore l'étude.

Plus de décrocheurs

Cette situation est directement liée à des parcours scolaires peu propices à l'insertion professionnelle. «La démocratisation de l'accès à l'éducation n'a pas empêché que demeurent de fortes inégalités dans les apprentissages», analyse . Selon cet organisme rattaché au premier ministre, les inégalités se creusent dès la maternelle et compromettent donc l'accès aux filières permettant la poursuite d'études supérieures. Résultat: le décrochage scolaire est le lot de bon nombre de ces jeunes puisque 24% d'entre eux sortent du système éducatif sans diplôme contre 16% pour le reste de la population de moins de 25 ans. Là encore, les descendants d'immigrés venus d'Afrique sont les plus mal lotis, un tiers d'entre figurant parmi les décrocheurs.

Lorsqu'ils suivent des études, ces populations éprouvent davantage de difficultés que les autres. Alors que 64% des jeunes sans acendance migratoire sont bacheliers, le taux tombe à 50% chez les jeunes issus de familles du Maghreb. Et parmi ceux qui poursuivent en études supérieures, près de quatre sur dix sortent sans aucun diplôme, deux fois plus que parmi les autres jeunes. Même au sein des filières de formation dites professionnelles, les jeunes issus de l'immigration peinent plus que les autres. Ils obtiennent par exemple moins facilement des places en apprentissage (15% contre près de 30% pour le reste de la population).

03/03/2015, Christine Lagoutte 

Source :Le Figaro

Google+ Google+