lundi 25 novembre 2024 04:55

Fadela Amara : "L'insécurité n'a pas de couleur de peau"

La grogne continue de se propager au sein du gouvernement. Après Bernard Kouchner et Hervé Morin, c'est Fadela Amara qui marque sa différence. La secrétaire d'État chargée de la Politique de la ville s'est dite "contre les expulsions de Roms", mardi matin, sur RTL. "J'ai toujours milité contre les expulsions", a-t-elle indiqué.

Interrogée sur la déchéance de nationalité, mesure phare du virage sécuritaire de Nicolas Sarkozy amorcé au coeur de l'été, l'ancienne présidente de Ni putes ni soumises n'a pas non plus hésité à s'opposer au discours présidentiel. "Je suis contre l'élargissement de la déchéance de nationalité à toutes les autres formes de crimes", a prévenu la secrétaire d'État.

L'ex-associative ne croit pas non plus, comme Frédéric Lefebvre l'avait affirmé au début du mois d'août, qu'il y a "des liens entre délinquance et immigration". "L'insécurité n'a pas de couleur de peau", lui a-t-elle répondu, assumant ses désaccords avec l'exécutif sur cette question. "Nous sommes en démocratie, nous pouvons avoir des désaccords", a prévenu Fadela Amara. "Faire un amalgame, ça peut amener à des dérives. Je ne suis pas convaincue qu'il y ait ce lien si formel" entre délinquance et immigration, a-t-elle martelé.

Le remaniement en ligne de mire

"Je suis évidemment totalement pour la fermeté quand on parle d'insécurité", a-t-elle toutefois tempéré ensuite, précisant adhérer à la "logique" du président de la République d'"éradiquer la délinquance", de "combattre les groupes mafieux des cités". "Le meilleur moyen pour arriver à sortir du marasme certains jeunes, c'est de rétablir l'ordre républicain qui est émancipateur", a prôné Fadela Amara.

"Nos parents n'ont pas immigré pour que leurs enfants basculent dans la délinquance", a rappelé l'ex-associative, fustigeant "la manière dont tout cela est présenté, la surenchère qui a été faite autour du discours du Président". Et de critiquer ouvertement "la surenchère de Hortefeux", ministre de l'Intérieur, qui, lundi soir, a une nouvelle fois durci ses positions en affirmant qu'un auteur de vol sur cinq à Paris était roumain.

Autant de divergences qui n'ont pas pour autant poussé Fadela Amara à quitter ses fonctions, à l'instar de ses confrères des Affaires étrangères et de la Défense. "Je ne suis pas quelqu'un qui jette l'éponge. Je reste et je continuerai", a-t-elle promis. Mais, à quelques semaines d'un remaniement annoncé, Fadela Amara a prévenu : "Si je ne sens pas la même détermination intacte, je pense que je ne resterai pas."

Source ;: Le Point

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