Des associations militant pour les droits des étrangers en France continuaient mercredi de demander un moratoire sur les expulsions du territoire en attendant la révision du Code européen de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA), annoncée pour l'automne prochain.
Réagissant aux expulsions de Roms ces deniers jours successivement à Saint-Etienne, Grenoble, Aix-en-Provence, La Courneuve et Lyon, le Mouvement contre le Racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a réaffirmé son vÂœu partagé par de nombreuses associations de défense des droits des étrangers d'un moratoire sur les expulsions du territoire français en attendant la révision du CESEDA.
Avec le collectif Romeurope, le Mrap affirme, dans un communiqué parvenu à l'APS, attendre de l'Etat l'arrêt de toute évacuation de lieux de vie sans proposition d'hébergement ou de relogement avec un traitement "individuel" des situations, l'accès "effectif" au droit commun (protection sociale, doit à l'éducation, accès aux soinsà) ainsi que la levée des mesures transitoires qui limitent l'accès au marché du travail et à la formation professionnelle de manière discriminatoire".
Mardi, plus de 300 personnes dont des enfants en bas âge ont été expulsés de campements situés à Vaux en Velin et Villeurbanne, près de Lyon, sans proposition de relogement. Une autre évacuation a eu lieu mercredi dans le XIXe arrondissement de Paris.
Expliquant ce durcissement, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a réaffirmé sa volonté d'évacuer "avec fermeté" les campements de Roms "illicites" disséminés en France, assurant que les préfets avaient reçu instruction de "mener un travail de concertation préalable".
De leur cô té, des associations du collectif Romeurope, dont le Mrap, déplorent que la politique d'expulsion des camps et de traque des Roms s'accompagne d'une politique de renvoi des Roms vers la Roumanie en charters, signalant que jeudi, un charter est prévu pour ce faire, soit le 4eme au départ de Lyon depuis l'élection de François Hollande.
Selon le Mrap, sous couvert de départ volontaire, la France continue de "chasser" les Roms de son territoire par tous les moyens malgré les condamnations du Conseil de l'Europe.
Entre 15.000 et 20.000 Roms venus de Roumanie et de Bulgarie vivraient en France. Outre les campements illégaux, certaines familles vivent à même la rue à Paris, trouvant parfois refuge dans des cabines téléphoniques comme à la place de la Bastille, au coeur de la capitale française.
Le ministère de l'Intérieur justifie la poursuite des évacuations engagées sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy à partir de l'été 2010 par les risques sanitaires de ces campements jugés insalubres.
8 août 2012
Source : APS
France. Des associations continuent en France de demander un moratoire sur les expulsions du territoire
Publié dans Médias et migration
- Cinéma et Migration : Entretien avec le réalisateur Moumen Smihi sur l'évolution de l'image de l'immigré à l'écran
- Nora El Hourch : Une réalisatrice engagée, porte-voix des femmes et des invisibles
- Selon une étude, l’Allemagne doit attirer 288 000 travailleurs étrangers par an
- Partenariat NIMAR-CCME: Rencontre avec Chafina Bendahmane
- Une étude de l’Insee met en lumière les paradoxe de l’intégration en France