mardi 26 novembre 2024 18:23

France : Deux nouvelles profanations de mosquée en 3 jours

Les murs de la mosquée de Pau ont été couverts d’injures, dans la nuit de samedi à dimanche. 2 jours plus tard, soit aujourd'hui, mardi 20 décembre, 2 croix gammées sont découvertes peintes sur la porte de la mosquée de Décines, dans la périphérie de Lyon. Deux nouvelles profanations qui portent à au moins 8 le nombre de mosquées vandalisées en 2011.

A Pau, les responsables de la mosquée, rue des Lilas, dans le quartier de l’Ousse-des-Bois, ont effacé les tags injurieux, « Nique ta mère », dès que la police l’y a autorisé des murs de la mosquée de Pau. « Nous ne voulions pas que les enfants puissent lire ces horreurs », a expliqué Ahmed Ben Mohamed, le président de l'Association de la mosquée, au quotidien régional Sud Ouest. La mosquée a été vandalisée, dans la nuit de samedi à dimanche. 2 jours plus tard, les responsables de la mosquée de Décines, près de Lyon, ont découvert, dessinées sur la porte d’entrée, deux croix gammées, rapporte la Coordination contre le racisme et l'islamophobie (CRI).

« Il y a une montée de l'islamophobie dans la région », a réagi le président du CRI, Abdelaziz Chaambi, dans un communiqué informant de l’acte de vandalisme perpétré contre la mosquée de Décines. « Comme toujours, nous condamnons fermement ces actes islamophobes qui viennent confirmer nos craintes quant à l’augmentation du nombre d’actes islamophobes en France », ajoute Samy Debah, président du Collectif Contre l’Islamophobie en France.

Selon un rapport de l’Observatoire des actes islamophobes du Conseil français du culte musulman (CFCM), les 9 premiers mois de l’année ont vu les actes islamophobes progresser de 22% en France. 8 mosquées ont été vandalisées, cette année, si l’on recense les articles parus dans la presse, dont le chantier d’une mosquée et un cambriolage dont le caractère islamophobe n’est pas avéré. « Nous allons dans les mois qui viennent assister à un certain nombre d'actions de ce genre, compte tenu du discours politique qui prévaut à l'approche des élections » présidentielles, craint Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon, rapporte l’AFP.

Quelles solutions ?

« Nous exigeons des pouvoirs publics de tout mettre en œuvre pour retrouver les coupables dont les images vidéo des multiples caméras installées aux entrées et sorties de nos banlieues peuvent facilement retrouver les traces », demande la CRI dans son communiqué. « Il faut que le ministère de l’Intérieur donne des recommandations pour que les auteurs soient retrouvés au plus vite et déferrer devant la justice », ajoute Samy Debah. La justice, selon lui, ne se montre d’évidence pas suffisamment sévère avec ces auteurs « car les actes de vandalisme contre les mosquées ne cessent pas. »

Le CCIF demande également aux pouvoirs publics d’apporter leur aide aux lieux de culte qui souhaiteraient se protéger au moyen d’un système de vidéosurveillance. « Il serait également souhaitable que le ministre de l’Intérieur se déplace sur les lieux de l’incident. Il pourrait ainsi exprimer la solidarité nationale avec les victimes de ces actes de vandalisme », souligne M. Debah.

Pas de plainte

« C'est peut-être l'acte isolé d'un imbécile. Mais cela peut aussi être un début. On ne sait pas », réagissait, dimanche, un fidèle de la mosquée de Pau. Les premiers éléments de l’enquête s’orienterait effectivement vers la piste d’un acte isolé, rapporte, ce matin, Sud Ouest. Hier soir, pourtant, les responsables de la mosquée n’avaient toujours pas porté plainte. « A Pau, mais également à Décines on s’orienterait vers une absence de plainte de la part des victimes », regrette Samy Debah. Ce n’est pas la première fois.

Certains responsables des mosquées qui ont subi des actes de vandalisme ne portent pas plainte « parce que c’est délicat culturellement, avance M. Debah, les gens de culture maghrébine ne vont pas spontanément requérir l’aide de la police et de la justice ; certains ne veulent pas amplifier les problèmes ; d’autres ne prennent pas la mesure de ce qui les guette en laissant passer ce genre d’acte. » Le CCIF encourage donc vigoureusement les victimes à porter plainte pour ne pas laisser aux auteurs de ces actes un sentiment d’impunité.

20/12/2011

Source : Yabiladi

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