jeudi 28 novembre 2024 00:29

France. Inquiétude d'associations sur la politique d'immigration

L'association France Terre d'asile déplore le choix du Premier ministre Jean-Marc Ayrault d'attribuer l'ensemble des compétences en matière d'immigration, dont l'asile et l'intégration, au ministère de l'Intérieur.

Ce choix n'est pas le fruit "d'une simple querelle de territoire ou d'ego" mais "fixe une ligne politique qui s'affirme et qui touche à l'organisation de la vie en cité", estime son directeur général, Pierre Henry.

"L'asile, les naturalisations et l'intégration, par nature, ne relèvent pas d'une logique sécuritaire et de contrôle des flux", écrit-il. "Une erreur vient d'être commise. Il appartient au Premier ministre de ne pas la transformer en faute !"

Selon le décret paru jeudi au journal officiel, le ministre de l'Intérieur met en oeuvre, en plus de ses fonctions de sécurité, la politique d'immigration et est compétent en matière d'intégration et d'exercice du droit d'asile.

Le nouveau ministre, Manuel Valls, a également la charge des naturalisations et de l'enregistrement des déclarations de nationalité.

Plusieurs associations avaient demandé en vain qu'une partie de la politique d'immigration - en particulier l'asile - ne soit pas rattaché au ministère de l'Intérieur.

Selon elles, le statu quo ne pouvait être compris que comme la volonté de poursuivre la politique du précédent gouvernement en dépit des engagements pris pendant la campagne électorale.

Amnesty international avait rappelé jeudi à François Hollande dix engagements pris pendant la campagne présidentielle, notamment en matière de droit d'asile, à l'occasion de la publication de son rapport annuel sur les droits de l'homme dans le monde.

Avant 2007, la politique de l'immigration relevait de plusieurs ministères : Affaires étrangères, Emploi et Affaires sociales et Intérieur.

Au début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy avait instauré un "ministère de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale", très critiqué en raison du lien entre l'immigration et l'identité nationale.

Puis, en novembre 2009, la politique de l'immigration était passée sous le contrôle du ministère de l'Intérieur à l'occasion d'un remaniement du gouvernement de François Fillon.

François Hollande a écarté toute idée de régularisations massives, précisant qu'elles continueraient à se faire au cas par cas mais sur des critères "précis" et non à la discrétion des préfets.

Concernant l'arrêt des expulsions de Roms, réclamé par Amnesty international, le futur chef de l'Etat s'était engagé pendant la campagne à proposer notamment des solutions alternatives lorsqu'un campement insalubre est démantelé.

25/5/2012, Gérard Bon, édité par Yves Clarisse

Source : : Le Nouvel Observateur

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