mercredi 27 novembre 2024 08:39

France: Le gouvernement a "mis en péril" la politique d'intégration, accuse le HCI

La Révision générale des politiques publiques a "mis en péril" la politique d'intégration des étrangers en France, a déclaré le Haut conseil à l'intégration (HCI),  (Consulter le rapport). ( A consulter également) Déplorant la séparation entre les politiques de l'intégration et celles de la ville, le HCI a estimé dans ce rapport remis vendredi dernier au ministre de l'Intérieur Claude Guéant, que "ce démembrement a paru mettre en péril l'existence de la politique d'intégration". Ce rapport devait par ailleurs être présenté ce mardi au cours d'une conférence de presse place Beauvau qui n'a finalement pas eu lieu.
Des choix contestables
"Le choix opéré en juillet 2008, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) d'une séparation "étanche" des politiques de la ville et d'intégration, nous paraît contestable", juge le rapport "Investir dans les associations pour réussir l'intégration". Pourtant "les populations comme les thématiques de ces deux politiques sont très proches voire souvent identiques", poursuit-on. La politique de la ville, mise en oeuvre depuis une vingtaine d'années, désigne les dispositifs de solidarité visant le rattrapage des territoires en difficulté (2.500 quartiers) et l'accompagnement social de leurs huit millions d'habitants.
Budget divisé par deux
Après avoir rappelé que la moitié des habitants des Zones urbaines sensibles (ZUS) était immigrée ou d'origine immigrée, le HCI note que les décisions budgétaires de 2008 ont centré les moyens financiers de l'intégration pour l'essentiel sur l'intégration des primo-arrivants". En revanche, "seules quelques actions ont été préservées en direction de publics jugés prioritaires comme les femmes immigrées ou les vieux travailleurs migrants, mais avec des moyens budgétaires très réduits".
Selon le HCI, un organisme consultatif présidé par Patrick Gaubert, "en dix ans, le nombre d'associations financées par l'Etat et oeuvrant expressément dans le domaine de l'intégration des immigrés et de leurs descendants directs a diminué de 80%". De plus de 6.000 en l'an 2000, bénéficiant de subventions d'un montant total de près de 200 millions d'euros, elles sont passés à 1.300 pour un budget de 100 millions d'euros."
6/3/2012
Source : La Tribune

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