Le président français Nicolas Sarkozy a défendu lundi son ministère de l'Intérieur, accusé de xénophobie par l'opposition après avoir déclaré que "toutes les civilisations ne se valent pas".
"Nous sommes dans une de ces polémiques ridicules dont le seul milieu politique sait en donner l'illustration", déclare le chef de l'Etat français dans un entretien enregistré lundi après-midi et diffusé dans la soirée sur les chaînes France 2 et ZDF.
"Le ministre de l'Intérieur a dit qu'une civilisation, un régime, une société qui n'accordaient pas la même place et les mêmes droits à des hommes et à des femmes, ça n'avait pas la même valeur", poursuit M. Sarkozy, ajoutant: "c'est du bon sens".
Lors d'un colloque samedi devant des étudiants de droite, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a jugé que "toutes les civilisations ne se valent pas" et a appelé à "protéger notre civilisation".
"Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas", a déclaré le ministre également chargé de l'Immigration.
"Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient", a-t-il argumenté. "Celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique".
"En tout état de cause, nous devons protéger notre civilisation", a conclu M. Guéant.
Les propos du ministre de l'Intérieur ont suscité un torrent de critiques de l'opposition. Le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande a jugé que M. Guéant "ferait mieux de s'occuper de la société plutô t que de faire des phrases sur la civilisation".
Des membres de la majorité présidentielle, dont le chef de la diplomatie Alain Juppé, ont soutenu M. Guéant tout en admettant que le mot "civilisation" n'était pas le plus heureux.
Ce mot fait souvent référence au "Choc des civilisations", l'essai politique de l'Américain Samuel Huntington qui donne une part prépondérante aux clivages culturelles et religieux dans le monde. L'ouvrage fait, pour certains, le lit de la confrontation entre l'Occident et le monde arabo-musulman.
Ces derniers mois, Claude Guéant avait déjà suscité la controverse, déclarant notamment en avril que l'augmentation du nombre de fidèles musulmans posait "problème", ou en désignant Roms ou Comoriens comme principaux acteurs de la délinquance à Paris et à Marseille.
06/02/2012
Source : AFPF
France: Sarkozy défend un ministre accusé de xénophobie
Publié dans Médias et migration
- Partenariat NIMAR-CCME: Rencontre avec Chafina Bendahmane
- Une étude de l’Insee met en lumière les paradoxe de l’intégration en France
- Le Festival international du cinéma et immigration d’Oujda souffle sa 12e bougie
- Mineurs non accompagnés : comment l’Espagne compte gérer ce dossier sensible ?
- Le CCME soutient le nouveau film de Simone Bitton « Les 1001 jours du Hajj Edmond »