Le premier cimetière public musulman sera inauguré lundi en présence du maire de Strasbourg, Roland Ries, son adjoint délégué aux cultes, Olivier Bitz, son adjointe déléguée à l’état civil, Anne-Pernelle Richardot, le président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, le président du CRCM, Driss Ayachour, les représentants des cultes catholique, protestant, juif et othodoxe, ainsi que plusieurs autres personnalités.
Aménagé sur un terrain de plus d'un hectare, dans le sud de Strasbourg, le premier cimetière public musulman pourra accueillir près d'un millier de sépultures, avec une extension déjà prévue si nécessaire.
Derrière un mur d'enceinte et un portail, une grande allée centrale, un bassin décoratif, de la verdure: le caractère confessionnel du lieu, contigu à l'un des grands cimetières de la ville, ne saute pas aux yeux. Mais l'orientation des sépultures vers la Mecque, les salles équipées pour les ablutions dans un petit bâtiment à l'entrée, et un espace couvert prévu pour les prières permettront aux familles qui le souhaitent de respecter les rites musulmans lors de l'inhumation de leurs proches.
Huit carrés musulmans existaient déjà à Strasbourg dans les cimetières publics, mais ils arrivaient à saturation depuis plusieurs années, conduisant des familles à inhumer leurs proches dans leurs pays d’origine pour respecter les rites musulmans.
La convention portant sur la création de ce cimetière confessionnel musulman a été signée le 7 octobre 2009 et approuvée par le Conseil municipal de Starsbourg. Le Conseil régional du culte musulman (CRCM) et un comité de pilotage regroupant des associations musulmanes ont été associés au projet.
L'application de certaines dispositions du droit local d'Alsace-Moselle a ainsi rendu possible la création de ce cimetière même si le culte musulamn ne fait pas partie pour des raisons historiques des cultes bénéficiant du régime concordataire qui régit depuis 1801 l’Alsace-Moselle.
"Le manque des carrés musulmans dans les cimetières est une préoccupation majeure pour le CFCM. De nombreuses familles sont contraintes à des choix douloureux et difficiles, alors qu’elles doivent, en même temps, confronter la perte d’un être cher", a déclaré dimanche à Atalsinfo.fr le président du CFCM, M. Moussaoui pour qui cette inauguration est un évènement
"historique pour la communauté musulmane d’Alsace-Moselle et celle de tout l’Hexagone".
"Nous nous réjouissons que le souhait de nombreuses familles d'inhumer leurs proches en France ait trouvé écho auprès des autorités locales de la ville de Strasbourg", a-t-il dit, estimant que "Ce choix en dit long tant sur le sentiment d'appartenance et d'intégration de cette communauté à la France".
Sur le reste du territoire français, les maires, qui ont la gestion exclusive des cimetières publics, peuvent choisir l'emplacement de chaque sépulture. Afin de satisfaire les demandes des familles qui ne souhaitent pas forcément rappatrier le corps dans le pays d'origine, des municipalités ont instauré des «carrés confessionnels», qui regroupent dans la même zone des défunts de même religion.
Dans une circulaire du 19 février 2008, le ministère français de l'Intérieur «encourage les maires à aménager, en fonction des demandes», de tels espaces, «en prenant soin de respecter le principe de neutralité des parties communes du cimetière ainsi que le principe de liberté de croyance individuelle». Le but avoué de telles dispositions est «d'intégrer des familles issues de l'immigration» en «favorisant l'inhumation de leurs proches sur le territoire français».
Dans un carré musulman, les tombes sont toutes orientées vers La Mecque. Néanmois, contrairement aux préceptes de cette religion, l'inhumation en pleine terre du corps est interdite pour des raisons de salubrité. Le cercueil est donc obligatoire.
"Si la tradition musulmane prévoit l’inhumation à pleine terre du corps du défunt, les musulmans de France ne trouvent aucune gêne à utiliser le cercueil conformément à la réglementation en vigueur", a estimé le président du CFCM.
De même, le rite musulman prévoit également une concession à perpétuité. Selon M. Moussaoui, "il appartient aux musulmans de réfléchir à des solutions alternatives qui peuvent s’adosser sur les ossuaires, mais également sur la possibilité qu’une tombe puisse être partagée par plusieurs défunts de générations successives sans l’enlèvement des ossements".
5/2/ 2012
Source : Atlasinfo
France: Strasbourg va inaugurer le premier cimetière public musulman
Publié dans Médias et migration
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