Le responsable de l Ong française Réseau éducation sans frontières (RESF) Martin Galmiche a vivement réagi samedi contre la récente circulaire que le ministre français de l Intérieur Manuel Valls a envoyée aux préfets de départements, les exhortant à davantage de reconduites à la frontière.
Cette circulaire cible en particulier les déboutés du droit d'asile auxquels il entend interdire l'accès à l'hébergement d'urgence.
Martin Galmiche, qui a déploré son adoption, l a qualifié d "inhumaine" car elle met, a-t-il dit, "des milliers de femmes, d'hommes et d'enfants dans une situation insupportable, déchire des familles et fait dormir des enfants, des malades et des personnes âgées sur le trottoir".
"Les citoyens qui les côtoient tous les jours dans les écoles, dans les rues, dans les squats, ne peuvent qu'en être scandalisés. A la sortie du plan froid et grâce à votre circulaire, nous nous attendons au pire dans les semaines qui viennent", a-t-il ajouté, appelant les associations à se "mobiliser contre cette politique".
Le responsable du RESF l a en outre jugé "inutile", relevant qu "aucune étude économique sérieuse, aucune statistique, aucune démonstration, quelle qu'elle soit, n'est capable de prouver qu'accueillir l'immigration met en péril notre pays. Au contraire, elle le construit depuis des siècles".
Dans cette circulaire intitulée "Lutte contre l'immigration irrégulière", le ministre français de l Intérieur, affirme qu en matière de lutte contre l'immigration irrégulière, l'année 2013 a montré "l'efficacité des outils et du travail des services", que "203 filières ont été démantelées (+ 14 % par rapport à 2012) et que près de 1 500 personnes ont été mises en cause à ce titre (+ 15 % par rapport à 2012)".
La circulaire indique aussi que le nombre de "retours contraints" hors Union européenne s'est établi à 4.676, soit une hausse de 13 % par rapport à 2012 et que les réadmissions et renvois au sein de l'UE sont quant à eux "restés stables (10.793)".
Dans cette circulaire, le ministre français a indiqué aussi que cette politique devra se poursuivre tout au long de l'année 2014.
Le RESF est composé de collectifs, de mouvements associatifs, de mouvements syndicaux, de soutiens politiques et de personnes issues de la société civile militant contre l'éloignement d'enfants étrangers scolarisés en France, causé par l'éloignement de leurs parents étrangers en situation irrégulière.
22 mars 2014
Source : APS