Le Parti pour la liberté (PVV), la formation anti-immigration de Geert Wilders, a perdu la première place dans les intentions de vote aux Pays-Bas à la suite de propos hostiles à la communauté marocaine tenus par son chef de file, qui ont entraîné une vague de démissions parmi les dirigeants du parti.
En une semaine, le PVV a virtuellement perdu cinq sièges dans les projections réalisées par l'institut de sondage Maurice de Hond à partir des intentions de vote pour des élections législatives aux Pays-Bas.
Si un scrutin était organisé immédiatement, le PVV obtiendrait 22 sièges sur les 150 en jeu et serait la troisième formation représentée à la chambre basse du Parlement derrière le Parti socialiste et les Démocrates 66, parti du centre droit. Il en a obtenu 15 aux élections de 2012.
Hostile à l'Union européenne, Geert Wilders fonde de grands espoirs sur les élections européennes de mai prochain. Avec Marine Le Pen, il a appelé en novembre les partis européens en accord avec leurs idées à créer un groupe politique au Parlement européen après le scrutin. (voir )
Lors d'un rassemblement de son parti mercredi soir à la suite des élections municipales, Geert Wilders a demandé à ses partisans réunis à La Haye: "Voulez-vous plus ou moins de Marocains dans cette ville et aux Pays-Bas?"
"Moins! Moins! Moins", a répondu la foule. "Nous allons nous en occuper", a poursuivi Geert Wilders.
Ces propos ont suscité une vague d'indignation aux Pays-Bas et des milliers de personnes ont porté plainte pour discrimination à l'encontre du dirigeant nationaliste.
Plusieurs élus nationaux et municipaux du PVV ont démissionné à travers le pays. Parmi eux figure Laurence Stassen, chef de file du parti au Parlement européen.
Geert Wilders a déclaré samedi qu'il ne nourrissait aucun remords, qu'il n'avait enfreint aucune loi et qu'il ne présenterait pas d'excuses.
23 mars 2014, Anthony Deutsch
Source : Reuters