Le ministre grec de l'Ordre public Nikos Dendias, en première ligne dans la lutte contre l'immigration illégale, a qualifié jeudi de "tragique" "la qualité" et "la différence de culture" des clandestins accueillis par la Grèce.
"Permettez-moi de vous dire autre chose: la qualité...la différence de culture des immigrés que nous accueillons en comparaison avec les autres pays est tragique", a déclaré le ministre de l'Ordre public et de la Protection du citoyen à la radio Skaï.
D'après M. Dendias, "il y a une différence entre la Suède confrontée à une immigration des pays de l'ancienne Union soviétique qui ont un certain niveau de formation, qui sont des Européens au sens large, et la Grèce qui fait face à une immigration du Bangladesh et du Pakistan".
Les ressortissants de ces pays "appartiennent à une autre culture (...) viennent d'un autre monde par rapport à nous", a ajouté le ministre, précisant qu'il n'entendait "déprécier personne".
Les chiffres disponibles sur le site du ministère de l'Ordre public font apparaître que la nationalité la plus représentée parmi les migrants illégaux arrêtés en Grèce en 2013 sont les Albanais (36%), suivis des Syriens (19%), des Afghans (15%), des Pakistanais (9,4%) et des Bangladeshis (3,5%).
La Grèce est l'une des portes d'entrée de l'Union européenne et l'un des pays du sud de l'Europe les plus transités par les flux de migrants clandestins qui y restent souvent bloqués en vertu notamment des règlements européens qui attribuent la responsabilité du traitement des demande d'asile à l'Etat par lequel le migrants a pénétré dans l'UE.
Avec 39.759 immigrés illégaux arrêtés durant les onze premiers mois de 2013, ces flux semblent en baisse au regard des 76.878 arrestations de 2012 et des 132.524 arrestations de 2010.
Le ministre du parti Nouvelle démocratie (conservateur) a affirmé sur Skaï que "plus de 1,5 million" d'immigrants illégaux étaient entrés en Grèce, pays de 11 millions d'habitants, "en moins de dix ans".
La Grèce qui préside l'Union européenne jusqu'en juillet a placé les questions d'immigration parmi ses priorités et entend plaider pour un mécanisme de répartition des migrants entre les Etats membres.
"Nous disons aux Européens, il nous faut une clef de répartition (des migrants, ndlr)", a répété M. Dendias sur Skaï, évoquant le PIB, le nombre d'habitants ou la surface des pays comme critères possibles.
La Grèce est confrontée depuis 2012 à une montée en puissance du parti neonazi Aube dorée, entré au parlement en juin 2012 et en troisième place de récents sondages d'intention de vote en dépit d'une offensive judiciaire contre ses membres lancée par les autorités grecques.
30/01 | 14:33
Source : AFP