mercredi 27 novembre 2024 07:38

Haro sur Schengen

Plus d’un million de demandes d’asile ; des dizaines de bateaux accostant chaque jour sur les plages grecques ou maltaises ; un nombre record de morts en Méditerranée ; des pays qui envoient l’armée pour surveiller leurs frontières…

D’une ampleur exceptionnelle, la vague migratoire de 2015 a sérieusement enrayé le fonctionnement de l’Union européenne. Entre les mois d’août et octobre derniers, l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie ont toutes rétabli des contrôles à leurs frontières pour bloquer l’arrivée de réfugiés.

Depuis les attentats du 13 novembre à Paris, la France s’est jointe au mouvement, certains responsables politiques ayant fait des accords de Schengen, qui organisent la libre circulation des personnes entre les Etats signataires, l’une des causes de la tuerie. « Schengen est mort », a jugé M. Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains. « L’absence de frontières nationales représente une folie criminelle », a ajouté Mme Marine Le Pen (Front national), tandis que M. Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) réclamait « le rétablissement de nos frontières nationales pour éviter les infiltrations de djihadistes ». « Si l’Europe n’assume pas ses responsabilités, alors c’est tout le système Schengen qui sera remis en cause », a également menacé M. Manuel Valls.

Découverte de 71 cadavres en décomposition dans un camion en Autriche, émoi devant la photographie d’un enfant syrien échoué — parmi beaucoup d’autres — sur une plage turque : plusieurs drames ont émaillé l’année écoulée, semblant déclencher une prise de conscience collective, avant que l’intérêt se porte ailleurs. Les dirigeants politiques se sont indignés, puis ont incriminé les passeurs. Le ministre de l’intérieur français, M. Bernard Cazeneuve, a annoncé un « combat sans merci contre les filières de la traite des êtres humains », tandis que son homologue allemand, M. Thomas de Maizière, promettait de « lutter contre les bandes de passeurs criminelles qui font des affaires avec la misère …Suite

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