L'Union européenne doit trouver rapidement un accord sur les facilités de visas demandées par la Turquie pour obtenir en échange un renforcement de la lutte contre l'immigration clandestine à la frontière avec la Grèce, ont déclaré lundi la Commission européenne et Athènes.
La commissaire chargée de la sécurité et de l'imigration, Cécilia Malmström, a insisté sur ce point au cours d'une conférence de presse à Bruxelles avec le ministre grec responsable de la protection des citoyens, Michalis Chrisochoidis.
La Turquie a signé il y a deux ans avec l'Union européenne un accord pour la réadmission des personnes entrées illégalement dans l'UE depuis son territoire, mais Ankara pose comme condition pour sa mise en oeuvre des facilités d'octroi de visas aux ressortissants turcs dans l'UE, un dossier actuellement bloqué.
Les deux questions sont liées, a souligné Mme Malmström. Nous devrions être en mesure de lancer très rapidement un dialogue sur les facilités de visas, a-t-elle estimé.
Nous soutenons totalement la Commission, a assuré M. Chrisochoidis.
Malheureusement, tous les Etats de l'Union ne sont pas de cet avis, notamment Chypre, dont les relations se sont tendues avec Ankara, rappellent les services de la Commission.
Chypre n'est pas le seul Etat à bloquer sur la question des visas. La position de l'Allemagne n'est pas très claire, comme l'a démontré l'échec de la discussion sur ce point lors de la dernière réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE le 8 mars à Bruxelles.
La Turquie peut tarir le flux des clandestins, a estimé M. Chrisochoidis.
La Grèce ne peut plus accepter de vivre avec une telle bombe à retardement, car ces migrants sont un problème pour un pays qui fait face à une crise économique. Ils menacent la paix sociale et posent des problèmes de santé, a-t-il averti.
Toute personne entrée en Grèce qui n'a pas demandé l'asile, qui n'a pas demandé une protection politique humanitaire et qui est simplement un immigrant illégal devra être renvoyée dans son pays avec les procédures de retour volontaire, a-t-il expliqué.
La Turquie est devenue le pays de transit des candidats à l'émigration vers l'UE. Des vols à bas prix sont même organisés à partir des pays d'Afrique pour les acheminer en Turquie, soulignent des responsables de la Commission.
Cette situation est connue de tous les dirigeants européens, mais la volonté politique fait défaut pour donner satisfaction aux demandes de la Turquie.
La frontière entre la Grèce et la Turquie est une des frontières extérieures de l'Espace Schengen et sa perméabilité est une des raisons de la menace du chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy de faire sortir la France de Schengen en rétablissant des contrôles de police à ses frontières nationales.
Nous devons trouver une solution avec la Turquie afin de maîtriser ces vagues de migrants illégaux, a insisté M. Chrisochoidis.
Chaque jour des centaines de personnes tentent de passer illégalement et nous devons gérer chaque année 150.000 migrants qui ne demandent pas l'asile ni une protection politique, a souligné le ministre.
La lutte contre l'immigration clandestine sera encore longtemps à l'agenda européen, a reconnu Mme Malmström.
Elle sera à l'ordre du jour de la prochaine réunion des ministres de l'Interieur les 26 et 27 avril à Luxembourg et sera l'occasion pour le gouvernement français de préciser les menaces lancées par le président Sarkozy.
02 avril 2012
Source : Romandie/AFP
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Immigration illégale: Bruxelles appelle à un geste en faveur de la Turquie
Publié dans Médias et migration
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