mardi 26 novembre 2024 20:37

Immigration, justice : l'UMP durcit le ton en vue de 2012

La parti majoritaire a présenté à Villeurbanne ses propositions en matière de sécurité, de justice, d'école, d'immigration et de citoyenneté en vue de la présidentielle. Il a fait le choix de la fermeté, notamment à l'égard des mineurs délinquants.

Projet UMP pour 2012, acte II. Après une première grande convention mardi dernier dans la banlieue lilloise sur les questions économiques et sociales, le parti majoritaire a dévoilé ce mardi 29 novembre à Villeurbanne le deuxième chapitre de ses propositions pour la présidentielle, consacré aux questions régaliennes. Education, justice, immigration et valeurs républicaines sont au programme de ce « rendez-vous du rassemblement ». Des questions sensibles, traitées largement depuis un an au gré des différentes conventions thématiques du parti, sur lesquelles l'UMP s'est appliquée à trouver une synthèse convenant à toutes ses sensibilités. Sans trop de difficulté, apparemment.

« Tout cela s'est fait de manière très consensuelle dans les différents comités de pilotage », assure le ministre des Affaires européennes, Jean Leonetti, chef de file des Humanistes de l'UMP. Bruno Le Maire, le ministre de l'Agriculture, chargé du projet, « a été très à l'écoute », se félicite-t-il.

Un Code pénal spécifique pour les mineurs

Sur la justice, et en particulier, sur la réponse à apporter à la délinquance des jeunes, le parti présidentiel a pourtant ostensiblement choisi la fermeté, en proposant, entre autres, de créer un Code pénal spécifique pour les mineurs, avec des sanctions dès 12 ans, la fin de la libération conditionnelle tant que les deux tiers de la peine ne sont pas purgés, la suppression des réductions de peine automatiques. Une attitude, qui, selon le député UMP Sébastien Huygue, rapporteur de la loi sur la réforme de la justice des mineurs, relève « du bon sens ». « Il n'y a pas de droitisation de l'UMP, les rapports Ciotti et Warsmann ont bien montré que, déjà, nombre de peines ne sont pas appliquées, qu'il faut aussi raccourcir le délai entre le jugement et l'application de la peine », affirme-t-il. « A chaque infraction, il doit y avoir une réponse pénale, le profil des délinquants a changé », souligne cet « humaniste » de l'UMP.

« Montrer de la fermeté sur l'application des peines, c'est très bien, mais c'est incomplet, il faut aussi se demander si les peines chez les jeunes sont adaptées à la réinsertion », tempère Jean Leonetti. Qui compte bien le 7 décembre prochain à l'Assemblée, « faire entendre les propositions de la droite humaniste ». « La Droite populaire a raison de parler et nous tort de se taire », lance le ministre, sans toutefois juger le projet présenté trop « droitier ».

« Il nous faut une répression éducative en France »

Sur l'immigration, avec le durcissement des conditions du regroupement familial ou de l'aide médicale d'Etat ou sur la citoyenneté avec la demande de nationalité pour les enfants nés de parents étrangers, les propositions de l'UMP sont pourtant clairement ancrées à droite. « Nous avons parlé suffisamment fort, Bruno Le Maire nous a entendus », se félicite Jacques Myard, l'un des ténors de la Droite populaire. « Il nous faut une répression éducative en France, il suffit de descendre dans les banlieues pour voir la réalité. »

Certaines propositions jugées polémiques ont été enterrées, comme le refus de la double nationalité, le serment d'allégeance aux armes évoqué un temps par Jean-François Copé ou le port de l'uniforme scolaire, demandé par la Droite populaire. Mais l'UMP donne des gages à la frange de l'électorat sarkozyste déçue et tentée de voter pour Marine Le Pen, en prônant, par exemple, « la maîtrise des flux migratoires » et l'augmentation « effective des reconduites à la frontière ».

29/11/2011, CAROLINE DERRIEN

Source : Les Echos

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