Le gouvernement espagnol en a appelé une nouvelle fois vendredi à la responsabilité de l'Union européenne dans la lutte contre l'immigration clandestine, alors que l'enclave de Melilla (nord du Maroc) est débordée par l'arrivée de vagues de clandestins.
"Nous demandons à l'Union européenne que le phénomène de l'immigration soit considéré comme une question touchant l'ensemble" des Européens, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, devant la presse après le Conseil des ministres.
Les deux enclaves de Ceuta et Melilla, sur la côte nord du Maroc, "sont des frontières extérieures de l'Espagne mais ce sont des frontières de l'Union européenne. C'est pour cela que nous ne pouvons ni ne devons répondre seuls à l'extraordinaire pression migratoire à laquelle nous sommes confrontés", a ajouté le ministre.
La ville de Melilla, séparée du Maroc par une frontière grillagée censée faire barrage à l'immigration clandestine venue d'Afrique subsaharienne et du Maghreb, est confrontée ces dernières semaines à de nouvelles arrivées massives de migrants, sans précédent depuis 2005.
Plus d'un millier d'immigrants subsahariens ont franchi depuis un mois la frontière en escaladant son triple grillage.
Lors du dernier assaut le 18 mars environ 500 clandestins sont entrés sur le territoire espagnol depuis le Maroc, augmentant encore la population du centre d'accueil gouvernemental qui compte actuellement 1.800 personnes pour 480 places.
L'apparition cette semaine d'un cas de méningite chez un jeune immigré gabonais dans le centre a suscité des inquiétudes à Melilla, les autorités locales soulignant que les mesures sanitaires nécessaires avaient été prises.
"Le risque de propagation de la maladie est faible et il ne doit exister aucun motif d'inquiétude", a affirmé la préfecture de Melilla vendredi, soulignant de 226 personnes avaient été soumises à un traitement préventif.
A Ceuta, 15 migrants étaient morts noyés le 6 février en tentant de gagner à la nage le littoral espagnol après avoir contourné le grillage frontalier.
L'action ce jour-là des forces de l'ordre espagnoles, accusées d'avoir utilisé des balles en caoutchouc contre les migrants, avait soulevé une vive polémique et l'Espagne avait été rappelée à l'ordre par la Commission européenne.
Depuis, la Garde civile a reçu pour consigne de ne plus utiliser de balles en caoutchouc pour repousser les assauts. Les tentatives d'entrée en force se sont parallèlement multipliées, en particulier à Melilla.
21 mars 2014
Source : AFP