vendredi 29 novembre 2024 13:35

Immigration: Rome demande à l'UE un soutien financier aux opérations de secours

L'Italie demande à l'Union Européenne un soutien financier accru aux opérations de secours des migrants en Méditerranée et une "réponse claire" sur les lieux où ceux-ci, une fois secourus, doivent être conduits, a déclaré le chef de la diplomatie italienne Paolo Gentiloni.

"La surveillance et les secours en mer pèsent à 90% sur nos épaules: là-dessus nous n'avons pas obtenu de réponse adéquate de l'Union européenne", a affirmé le ministre dans une interview jeudi au quotidien Corriere della Sera.

"Et puis, il y a un problème plus délicat: le secours en mer implique de savoir où les personnes secourues doivent être envoyées. Dans le port le plus proche? Dans le pays de provenance du bateau qui les récupère? L'UE doit répondre avec clarté".

Des associations humanitaires ont dénoncé l'incurie des autorités européennes face aux naufrages de migrants en Méditerranée, après la disparition présumée en mer, dimanche, d'environ 400 d'entre eux malgré les recherches des garde-côtes italiens.

Amnesty International a relevé notamment qu'"en demandant l'arrêt de l'opération de sauvetage Mare Nostrum qui avait sauvé 17.000 vies, pour la remplacer par Triton, une mission de surveillance seule, l'UE tournait le dos à ses responsabilités et menaçait clairement des milliers de vies humaines".
M. Gentiloni a fait valoir que "l'UE dépense pour Triton trois millions d'euros par mois, l'Italie gérant de fait toutes les opérations". "Le problème est européen mais le remède est italien, ça ne va pas", a-t-il martelé.

Le ministre a aussi demandé à l'UE de "travailler sur les régions d'origine" de la crise migratoire, citant "la Syrie, la Corne de l'Afrique, la zone Mali-Niger-Centrafrique".

Concernant le chaos en Libye, d'où partent la majorité des bateaux chargés de migrants, le chef de la diplomatie italienne a plaidé pour un accord politique interlibyen, comme le veut l'ONU, pour former un "gouvernement plus inclusif".

"Mais nous n'avons pas des mois devant nous. Le double risque de l'avancée de Daech (acronyme du groupe Etat islamique) et des vagues migratoires nous obligent à une course contre la montre".

Face à ces menaces, M. Gentiloni a évoqué la possibilité "d'actions anti-terroristes ciblées par exemple dans le cadre de la coalition anti-Daech, d'actions contre le trafic d'êtres humains et de collaboration pour l'accueil des réfugiés avec les pays voisins".

16 avr. 2015

Source : AFP

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