mardi 26 novembre 2024 06:27

Impliquer la diaspora dans le développement économique du pays

La communauté marocaine établie en GB manifeste sa volonté d'investir au Maroc, à condition d'avoir les garanties suffisantes et les conditions propices pour le faire.

Lors d'une rencontre, empreinte de beaucoup de franchise, les Marocain du Royaume-uni ont eu l'occasion d'exposer leurs problèmes au ministre chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, Mohamed Ameur, en présence de Chrifa Lalla Joumala Alaoui, ambassadrice du Maroc au Royaume-Uni, des directeurs des agences du Nord et de l'Oriental et de responsables d'établissements financiers.

Cet événement, co-organisé par l'ambassade du Royaume du Maroc à Londres et le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger ( MCMRE) sur les opportunités d'investissement au Maroc pour les Marocains et les personnes d'origine marocaine établies au RU, relève de l'intérêt que porte Chrifa Lalla Joumala à la promotion de l'image du Maroc à l'étranger et du souci du MCMRE d'assurer une meilleure participation des MRE résidant en Grande-Bretagne dans le développement de leur pays d'origine. « Aujourd'hui, cette rencontre vient pour répondre aux besoins exprimés par la communauté marocaine vivant au Royaume-Uni à l'occasion de la visite du ministre Mohamed Ameur en 2010. Elle illustre, surtout, parfaitement l'intérêt porté à la communauté marocaine résidant à l'étranger, au plus haut niveau de l'Etat, à savoir Sa Majesté le Roi Mohammed VI », a souligné Chrifa Lalla Joumala, en rappelant l'engagement et les efforts de Sa Majesté pour faire du Maroc un pays moderne et démocratique, pleinement intégré dans le 21ème siècle.

C'est donc dans ce sens que le gouvernement du Maroc œuvre pour impliquer sa diaspora dans le développement économique du pays. « Je suis convaincue que la communauté marocaine établie au Royaume-Uni a beaucoup à donner », ajoute l'ambassadrice. En témoignent les transferts et les investissements de cette diaspora dans différents secteurs économiques de leur pays. Néanmoins, ces investissements restent insuffisants par rapports aux potentialités des jeunes immigrés et des opportunités que leur offre le Maroc. « Sa Majesté a demandé au nouveau gouvernement d'adopter une nouvelle politique pour les ressortissants marocains à l'étranger. Il nous a demandé d'appréhender cette communauté avec un nouveau regard parce que le Maroc a changé, que cette communauté a changé et que la politique générale de cette communauté doit suivre ce changement  », affirme le ministre Mohamed Ameur. Et d'expliquer que les 4 millions et demi de MRE sont aujourd'hui établis de manière définitive dans leurs pays d'accueil. On n'est plus face aux immigrés qui partent pour travailler pour ensuite revenir au pays. La tendance de cette nouvelle immigration est à l'intégration dans le pays d'accueil. Le défit de ce nouvel aspect de l'immigration est d'assoir cette intégration tout en sauvegardant les liens avec le pays d'origine. Ce qui motive justement toutes les actions du gouvernement dans tous les domaines pour permettre aux nouvelles générations de sauvegarder leur identité.

La diaspora marocaine compte aujourd'hui une élite qui se distingue dans différents domaines.  Elle participe au développement des pays d'accueil et est appelée à faire de même dans son pays d'origine. « A nouvelle situation, nouvelle politique », a affirmé le ministre. La rencontre avec les investisseurs marocains du RU rentre, justement, dans le cadre de cette nouvelle politique. Aujourd'hui, plus qu'avant, les conditions sont là pour encourager les jeunes à investir. Pour leur présenter les potentialités de quelques régions, les directeurs des agences de développement du Nord et de l'Oriental ont exposé, chiffres à l'appui, les atouts de ces régions et les opportunités qu'elles offrent aux investisseurs potentiels. En effet, l'expansion et l'essor économiques qu'ont connus ces régions en font des terrains fertiles pour des investissements fructueux. Quelques institutions bancaires ont également eu l'occasion de présenter leurs produits à ces investisseurs. Par la suite, la parole a été donnée aux concernés en vue d'exprimer leurs attentes et leurs besoins par rapport à la problématique de l'investissement au Maroc.

Questions et doléances étaient ainsi à l'ordre du jour de cette rencontre où la parole a été donnée aux ressortissants marocains établis en Grande-Bretagne pour qu'ils exposent les difficultés qu'ils rencontrent quand ils décident d'investir dans leur pays. Des obstacles qui concernent généralement la lourdeur de la machine administrative, le manque de transparence au niveau des règlements et une défaillance au niveau de la communication, qui a pour conséquence un manque de visibilité de la part de ces investisseurs potentiels. En plus, les investisseurs souffrent de ne pas trouver une bonne orientation et l'accompagnement qu'ils attendent de la part des banques. Autre problème auquel sont confrontés les jeunes investisseurs, la corruption et la défaillance de la justice.

Sans jamais nier ces problèmes, le ministre a demandé à ces requérants de se montrer réalistes et de se garder de généraliser ces problèmes à tous les cas. Car, à côtés de toutes ces entraves, il y a des projets qui aboutissent. « La justice a besoin d'être réformée. Sa Majesté en fait une priorité. Mais c'est un chantier qui demande du temps à l'image de celui de l'Education et de l'administration, car il touche les hommes », a précisé Mohamed Ameur, qui a rassuré les membres de la communauté marocaine en GB que leurs doléances ne seront pas enfermées dans un tiroir mais seront étudiées et analysées.

En guise de mot de la fin, le ministre a exhorté ces MRE à se solidariser et à réduire le fossé qui existe entre l'élite et les autres. Il les a également remerciés pour les efforts qu'ils fournissent pour assurer l'unité territoriale de notre pays.
« Nous n'avons pas peur de perdre notre Sahara parce qu'il nous revient de droit. Le véritable danger vient de nos ennemis qui ne veulent pas que le processus démocratique se poursuive. Ils ne veulent pas que nous servions d'exemple aux autres pays ».

Le passeport exonéré d'impôts

Lors de la rencontre, co-organisée par l'ambassade du Royaume du Maroc à Londres et le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger ( MCMRE) sur les opportunités d'investissement au Maroc pour les Marocains et personnes d'origine marocaine établies au RU, le ministre chargé des MRE, a annoncé la décision de son ministère d'exonérer les jeunes de 18 ans et moins d'impôts pour l'obtention d'un passeport.

Cette exonération a coûté au pays la somme de 70 milliards de DH. Et ce pour alléger les charges des familles nombreuses qui n'ont pas les moyens de payer ces charges. Cette décision émane également de la volonté de S.M. de Roi que les jeunes gardent le lien avec le Maroc.

Source : Le Matin

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