Quelque 8.000 Africains ont manifesté mercredi à nouveau devant une douzaine d'ambassades à Tel-Aviv pour protester contre le refus des autorités israéliennes de leur accorder le statut de réfugié, selon la police.
Les protestataires, en très grande majorité originaire d'Érythrée et du Soudan - qui ont défilé avec des pancartes sur lesquelles était écrit: "Nous sommes des réfugiés" - ont également dénoncé la détention d'un millier d'entre eux dans un centre de rétention, a constaté l'AFP.
"La police de l'immigration nous traite comme des chiens. Elle nous arrête dans la rue et commence à entrer dans nos maisons", a affirmé Emmanuel, un immigré érythréen qui n'a pas dévoilé son nom de famille, à la radio publique.
"Nous ne resterons pas silencieux sur les humiliations que subit la communauté des réfugiés africains", ont promis les organisateurs dans un communiqué.
Le principal groupe de manifestants s'est rassemblé face à l'ambassade des Etats-Unis, tandis que d'autres se sont réunis devant les ambassades du Canada, de France, de Grande-Bretagne et d'Allemagne ainsi que devant le siège du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
Selon la police, aucun incident n'a été signalé.
Les responsables du mouvement de protestation des migrants africains en Israël avaient également appelé à des rassemblements de solidarité devant les ambassades et consulats israéliens dans le monde.
Ces dernières semaines, des dizaines de milliers d'immigrés africains, entrés illégalement en Israël, ont manifesté à Tel-Aviv et à Jérusalem devant le Parlement israélien.
Face à ce mouvement, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis la fermeté.
Selon une loi votée le 10 décembre 2013, les immigrés clandestins peuvent être placés jusqu'à un an en centre de rétention sans procès.
Les autorités israéliennes, qui estiment à quelque 50.000 le nombre actuel de migrants clandestins, ont lancé en 2012 une campagne ayant abouti au départ ou à l'expulsion de 3.920 d'entre eux.
Aujourd'hui, la clôture électronique construite par Israël le long des 230 km de frontière avec l'Egypte a réduit pratiquement à néant le nombre d'entrées illégales à partir de la péninsule du Sinaï.
Le conseiller juridique de l'Office israélien de la population et de l'immigration a pour sa part affirmé mercredi à des journalistes que "plusieurs pays en Afrique pourraient absorber" certains de ces immigrés illégaux installés en Israël et qui ne peuvent rentrer en sécurité dans leurs pays d'origine.
Selon ce responsable, Israël pourrait intégrer 3.500 immigrés africains "mais cela ne veut pas dire qu'il s'agisse d'une solution pour l'ensemble du groupe".
22 jan 2014
Source : AFP