vendredi 29 novembre 2024 05:48

Italie: le ministre de l'Intérieur appelle les maires à faire travailler gratuitement les migrants

Le ministre italien de l'Intérieur Angelino Alfano a rappelé jeudi que les communes hébergeant des demandeurs d'asile pouvaient les faire travailler gratuitement, alors que l'accueil des milliers de personnes débarquant chaque semaine en Italie provoque des tensions à travers le pays.

"Nous devons demander aux communes d'appliquer notre directive permettant de faire travailler les migrants gratuitement (...). Plutôt que de les laisser là à rien faire, qu'ils les fassent travailler", a déclaré le ministre selon la presse italienne.

"Il s'agit de travaux d'intérêt général, de projets environnementaux, pour lesquels la commune doit seulement fournir une assurance aux demandeurs d'asile, afin de créer un rapport plus vrai et une meilleure acceptation", a expliqué à la télévision Mario Morcone, chef du Département des droits civils et de l'immigration au ministère.

Comme il faut compter actuellement six mois pour statuer sur une demande d'asile, puis entre 12 et 18 mois pour les éventuels recours en justice des déboutés, certains demandeurs peuvent rester jusqu'à 2 ans dans les centres d'accueil d'urgence, sans permis de travail.

Le ministre s'exprimait avant un "sommet" avec des représentants des communes et des régions, qui sont de plus en plus nombreuses à rechigner à accueillir des migrants.

Alors que le pays héberge déjà quelque 84.000 migrants, plus de 9.000 sont arrivés en moins d'une semaine, portant le total pour cette année à 33.000, soit 15% de plus que pendant la même période en 2014, déjà une année record, selon M. Morcone.

Même si près des deux-tiers des migrants poursuivent clandestinement leur route vers d'autres pays européens, la question de l'accueil de ceux qui restent est devenue un enjeu de taille pour les élections prévues le 31 mai dans un millier de communes et sept des 20 régions du pays.

Mercredi, la petite région du Val d'Aoste (nord-ouest) - où l'on ne vote pas fin mai - est devenue la première mercredi à refuser d'accueillir plus de migrants, mais d'autres plus importantes s'apprêtent à le faire.

"Jusqu'à aujourd'hui, on a réussi à loger tout le monde. Mais les arrivées vont encore augmenter et nous sommes inquiets", a expliqué à l'AFP Claudio Palomba, président du Sinpref, un syndicat de préfets ayant refusé l'invitation au ministère.

"Nous réclamons des réponses concrètes, une cohésion, afin que les migrants ne soient pas sacrifiés sur l'autel des élections", a-t-il ajouté.

Du côté des maires et des régions, plusieurs ont également boycotté la réunion, estimant que le ministère avait déjà décidé des quotas de migrants à envoyer à chaque collectivité territoriale.

Lundi, une circulaire a d'ailleurs demandé à la centaine de provinces du pays d'accueillir d'urgence 80 migrants supplémentaires chacune.

07 mai 2015

Source : AFP

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