International Le secrétaire général d'Amnesty désapprouve le traitement "honteux" réservé aux clandestins.
"L'approche actuelle de l'Union européenne en matière d'immigration est trop axée sur la sécurité et la surveillance. Elle est tout simplement mauvaise", a déploré mardi le secrétaire général d'Amnesty International, Salil Shetty, de passage pour deux jours à Bruxelles, où il a notamment rencontré les présidents du Conseil européen Herman Van Rompuy et de la Commission européenne José Manuel Barroso. M. Shetty est longuement revenu sur la tragédie du naufrage au large des côtes de l'île italienne de Lampedusa, en octobre dernier. Selon lui, ce drame met en évidence la nécessité d'un changement fondamental dans les politiques européennes en matière d'immigration. "Les ressources ont été de plus en plus allouées au contrôle des frontières extérieures de l'UE au détriment de la protection des personnes et de la sauvegarde de vies", a-t-il indiqué, regrettant que les victimes et migrants qui continuent à affluer vers l'Europe soient qualifiés d'illégaux. "La migration n'est pas un crime et aucun être humain n'est illégal", a-t-il insisté.
Le secrétaire général d'Amnesty désapprouve également le traitement "honteux" réservé aux clandestins dans certains Etats membres de l'UE. "La détention des migrants est inacceptable et ne peut être systématique. L'Union européenne doit trouver des alternatives".
Evoquant ensuite le cas de la Syrie, M. Shetty a regretté que les Etats membres de l'UE n'aient accepté de réinstaller qu'un nombre dérisoire du nombre total de réfugiés syriens. Les membres de l'UE "ont proposé d'ouvrir leurs portes à environ 12.000 réfugiés de Syrie, soit seulement 0,5% des 2,3 millions de personnes qui ont fui le pays", a-t-il affirmé.
"Il est temps que l'Union européenne se remémore les principes de protection de la population sur lesquelles elle est fondée. Les droits humains ne s'arrêtent pas aux frontières nationales, mais s'appliquent à l'ensemble de l'humanité", a-t-il conclu.
21 janvier 2014
Source : lalibre.be/Belga