L'Europe doit repenser sa politique de migration, ont souligné les participants à un colloque international organisé mardi à Rome, tout en plaidant pour un renforcement de la coopération avec les organisations et les Etats tiers concernés par le phénomène migratoire.
La Méditerranée est devenue un "cimetière pour des gens en quête d'une vie meilleure fuyant sa misère et les conflits armés qui minent la stabilité dans nombre de pays de la rive sud'', ont-ils estimé.
Cette "catastrophe humanitaire" constitue un "immense défi" pour l'Union européenne (UE) qui ne doit pas rester "indifférente" et doit repenser sa politique migratoire pour contribuer "à construire une politique européenne crédible et solidaire", ont-ils recommandé.
Les intervenants ont estimé que les futurs objectifs de l'ONU pour le développement durable doivent tenir compte de l'importance de l'immigration, rappelant les mutations en cours dans le monde, notamment sur le plan démographique avec une population en croissance continue et de plus en plus jeune dans le Sud. A l'opposé, la population des pays du Nord est vieillissante et de moins en moins nombreuse.
L'afflux continu des réfugiés du Moyen-Orient vers l'Europe, conjugué à ce qui se passe depuis quelques années en Afrique subsaharienne, doit inciter les Européens à réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour "mettre un terme au désordre non pas par la mise en place de mur de barbelé, mais par des actions concrètes de développement".
Des intervenants ont ainsi appelé à choisir entre l'accord de Dublin et le traité de Schengen parce qu'en maintenant les deux conventions, les difficultés persisteront toujours. Les règles dont l'Europe s'est dotée en matière d'immigration, il y a 25 ans, "ne sont plus adéquates à l'heure actuelle", ont-ils fait remarquer.
Selon le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, qui s'exprimait à l'ouverture de ce colloque organisé sous le thème "migrations et relations internationales". "L'alternative que nous avons en face : soit subir le phénomène soit le gérer sur le moyen et long termes", a-t-il dit.
Ce colloque, auquel ont pris part plusieurs spécialistes italiens et étrangers des questions migratoires ainsi que des représentants du corps diplomatique accrédités à Rome, a mis l'accent sur la question des réfugies qui affluent ces dernières années vers l'Europe en provenance notamment de la Syrie, de l'Irak et de pays subsahariens.
Il s'est déroulé en deux sessions tenues sous les thèmes "migrations, droit et relations internationales" et "les migrations et les rapports entre l'Italie et l'Afrique".
Deux recherches sur les questions migratoires ont été présentées au cours de cette conférence montrant la présence de quelque 5.421.000 ressortissants étrangers en Italie, dont 5.014.037 sont des résidents, soit 8,2 pc de la population du pays.
Avec 20,5 pc des étrangers établis en Italie, l'Afrique occupe la deuxième position derrière l'Europe (52,4 pc), alors que l'Asie est classée 3ème (19,3 pc) devant l'Amérique.
12 jan 2016
Source : MAP
