«Aller simple!» Un titre évocateur pour l’animation phare du projet «Devoir de mémoire» consacré à l’immigration après 1945.
Le contexte de crise est là pour le rappeler: l’intégration des personnes immigrées reste un défi à relever en permanence. Manque de travail et insécurité sont souvent interprétés comme les conséquences de l’immigration, et les tensions entre communautés s’accroissent, jusqu’à susciter l’émergence de partis d’extrême droite.
Un deuxième opus
Charleroi n’a pas attendu cette situation pour agir. Elle a mis en place diverses actions: rencontres entre communautés, cours de français, écoles de devoir, formation citoyenne mais aussi projets culturels. À Marchienne-au-Pont, l’Espace citoyen Porte Ouest, qui est rattaché au CPAS, joue un rôle important en ce sens. Dès 2011, il s’était associé au Centre d’action laïque de Charleroi pour concrétiser un projet «Devoir de mémoire» intitulé Quand la démocratie perd la raison. Le second opus vient de démarrer: il se penche cette fois sur l’immigration de l’après deuxième guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui.
La démarche vise, notamment, à se rappeler le passé afin de ne pas recommettre les erreurs. Il s’agira de comprendre les raisons de l’immigration, d’évoquer les conditions de travail de l’époque et l’espoir d’une vie meilleure, les difficultés, les opportunités.
Tout un programme
Parmi les activités au programme, une pièce de théâtre au titre évocateur, Aller simple!, tiendra un rôle clé. Elle sera créée et interprétée par Créad’âmes, une association multiculturelle issue de l’Espace citoyen Porte Ouest.
«La pièce est faite d’histoires, d’anecdotes vécues par ceux qui habitent le quartier, où cohabitent 23 nationalités différentes», explique Anne-Marie Fatticati, animatrice. Sous la conduite d’un metteur en scène professionnel, la pièce sera véritablement mise en valeur artistiquement, avec le concours des ateliers chanson, musique, couture ou encore stylisme, de l’Espace citoyen, qui mettront proposeront une exposition en parallèle à la pièce.
Les représentations débuteront en mars et s’étaleront sur deux mois. la pièce se jouera notamment dans les établissements scolaires et donnera lieu à des débats. Les représentations se clôtureront, en apothéose, sur les planches de l’Éden, le 9 juin.
Le projet «Devoir de mémoire» se traduira par d’autres animations. Des cafés citoyens sont en train de s’achever. Plus tard, un colloque sur le thème Immigration et capitalisme sera organisé ainsi qu’un mini-festival au cinéma Le Parc.
En plus des témoignages et des histoires récoltés au fil du projet, les débats organisés suite à la représentation seront repris dans un ouvrage final. Ce dernier clôturera cette dynamique sociale de «Devoir de mémoire». Sa date de publication est prévue pour octobre 2016.
27/2/2015
Source : lavenir.net
