L'initiative marocaine en matière d'immigration est unique dans la région, le Maroc étant le premier pays à régulariser en même temps les migrants et les réfugiés, a relevé la représentante par intérim du Haut-Commissariat aux réfugiés à Rabat, Ursula Schulze Aboubacar, en faisant part de la disposition du HCR à appuyer cette initiative.
"Le HCR est prêt à appuyer le Maroc dans sa nouvelle politique migratoire que nous accueillons avec plaisir. C'est quelque chose d'unique dans la région et il n'y a pas d'autre pays en Afrique du nord à avoir procédé de la même façon que le Maroc", a indiqué la responsable onusienne dans un entretien accordé à la MAP.
Pour cette ancienne directrice adjointe du Bureau pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, au siège du HCR à Genève (2007-2011), la singularité du Maroc réside dans le fait que le Royaume a été le seul pays à régulariser "en même temps les migrants et aussi les réfugiés".
La nouvelle politique migratoire du Maroc, annoncée en septembre 2013, nous a agréablement surpris et ''nous sommes là pour appuyer les autorités marocaines dans cette démarche", a relevé Mme Schulze Aboubacar, en précisant que le Maroc a autorisé, jusqu'à présent, la régularisation de près de 600 personnes et la plupart ont reçu leurs cartes de réfugié qui leur donne droit à un titre de séjour.
Les efforts récents déployés par le Maroc pour régulariser la situation des réfugiés reconnus par le HCR, l'ouverture du bureau des réfugiés et des apatrides (BRA), la création d'une commission ad hoc interministérielle pour régulariser les réfugiés ont été salués comme autant d'initiatives très positives, qui dénotent de "l'engagement du Maroc".
"C'est vraiment une très bonne chose et c'est une première étape en attendant la mise en place d'une législation sur l'asile et les réfugiés", a-t-elle fait savoir.
S'agissant du volet des droits de l'Homme, la responsable a fait part d'importantes avancées réalisées en la matière depuis 2006. "Il y a eu un énorme changement en matière des droits de l'Homme. En 2006, il n'y avait pas de réfugiés reconnus au Maroc et le débat et les discussions sur le sujet étaient difficiles ( ) Je dois dire qu'il y a eu un grand changement par rapport à la situation d'avant", s'est-elle félicitée.
"C'est important de poursuivre sur cette voie du dialogue et de respecter les droits de l'Homme", a relevé la responsable onusienne, en saluant les efforts du Maroc en vue d'une "législation qui traite de ces questions (NDLR réfugiés et migration) tout en respectant les droits de l'Homme".
Mme Schulze Aboubacar, n'a pas manqué de souligner "la vision de SM le Roi portant sur la réforme de la législation et l'implication de la société civile", " qui a permis, selon elle, au Royaume de traverser sereinement l'étape du Printemps arabe.
Selon les derniers chiffres du HCR à Rabat, le nombre des demandes d'asile au Maroc au premier mars ont atteint 4.171 demandes, dont 1.058 demandes faites par des femmes et 771 concernent des enfants.
Le Maroc est confronté depuis une dizaine d'années à un flux migratoire important, en raison des crises politiques et des conflits armés qui secouent un grand nombre de pays, mais aussi en raison de la politique de contrôle des frontières pratiquée par l'Europe qui fait du Royaume une terre d'asile et d'installation durable de migrants en situation irrégulière et de réfugiés. A ces flux, s'ajoutent des groupes installés depuis longtemps et une accélération de la mobilité.
Face à cette configuration géopolitique, SM le Roi Mohammed VI a jugé impératif d'accorder à la thématique migratoire toute son importance et a invité les autorités publiques à garantir désormais les droits des migrants, et ce, dans le respect des conventions internationales ratifiées par le Maroc et de la nouvelle Constitution.
25 mars 2014, Nadia EL HACHIMI
Source : MAP