mardi 26 novembre 2024 23:15

L'Otan "examine" la demande d'aide turco-allemande dans la crise migratoire

L'Otan "examinait" mercredi une demande d'aide émanant d'Ankara et de Berlin face à la crise migratoire, sous la forme d'une mission de surveillance maritime à laquelle la Grèce pourrait participer à condition que les navires turcs n'entrent pas dans ses eaux.

"Nous examinons désormais la requête d'un soutien de la part de l'Otan pour gérer la crise des migrants et réfugiés", a déclaré le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, au premier jour d'une réunion des ministres de la Défense à Bruxelles.

"Je ne peux rien vous dire sur les conclusions", a-t-il ajouté, "j'espère que demain (jeudi, ndlr) nous pourrons vous en dire plus, quand nous aurons eu la prochaine session de notre réunion, où nous pourrons aborder ce sujet".

M. Stoltenberg avait assuré mardi que les ministres de la Défense étudieraient "très sérieusement" la demande, qui avait été formulée lundi soir à Ankara par la chancelière Angela Merkel et le premier ministre turc Ahmet Davutoglu, mais qu'ils manquaient de "détails".

L'Allemagne dirige actuellement un groupe de navires de guerre de l'Otan croisant en Méditerranée orientale, qui pourrait servir de base pour une opération visant à aider l'agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, "en matière de surveillance en mer", selon Mme Merkel.

Un navire canadien participe actuellement à ce "groupe maritime permanent". Mais "pour l'instant, nous sommes concentrés sur la mission principale qui est de dissuader l'agression russe" dans la région "et quand nous recevrons plus d'informations, nous étudierons la requête", a déclaré le ministre canadien Harjit Singh Sajjan à la presse.

Cette prudence illustre les réticences de certains pays membres de l'Alliance.

Selon plusieurs médias grecs, le ministre de la Défense Panos Kammenos s'est toutefois dit prêt à participer à une mission de l'Otan, mais uniquement sous commandement allemand. Il a également évoqué une participation de la Turquie.

Athènes insiste sur le respect de sa "souveraineté". Autrement dit, les bateaux grecs engagés devront impérativement se cantonner aux eaux territoriales grecques, et les navires turcs aux eaux turques.

"Les réfugiés sauvés dans ces opérations coordonnées devront être renvoyés en Turquie", a-t-il également affirmé, cité par le site du quotidien Ta Néa.

Plusieurs Alliés craignent que le déploiement de navires entre les côtes turques et les îles grecques ne fera qu'encourager l'activité déjà florissante des passeurs, car les marins alliés seront obligés de porter secours aux barques en perdition, en application du droit de la mer.

"Cela va provoquer un appel d'air et sera instrumentalisé par les passeurs", a estimé un diplomate, interrogé par l'AFP.

10 fév 2016

Source : AFP

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