mardi 26 novembre 2024 17:48

L'UE doublerait l'aide à Ankara, instituerait un mécanisme d'admission

L'Union européenne doublerait l'aide financière promise à la Turquie pour la prise en charge des réfugiés syriens présents sur son territoire et instituerait un canal officiel d'admission de réfugiés syriens directement depuis la Turquie, selon un projet d'accord en négociation lundi à Bruxelles.

Ce texte, qu'a fait circuler le président du Conseil européen Donald Tusk et dont Reuters a pris connaissance, propose que la Turquie reprenne sur son territoire tous les migrants, y compris syriens, qui ont rallié les îles grecques de la mer Egée via les réseaux de passeurs.

En échange, pour chaque Syrien ainsi réadmis en Turquie, l'UE prendrait en charge un réfugié syrien directement sur le territoire turc, instituant un canal officiel d'admission contournant les passeurs.

Le projet d'accord prévoit que "la Turquie réadmettra rapidement tous les migrants en situation régulière ayant effectué la traversée entre la Turquie et les îles grecques sans préjudice des engagements actuels de la Turquie dans le cadre du droit international".

En conséquence, poursuit le texte, Ankara "déploierait en accord avec le gouvernement grec un certain nombre d'agents de l'immigration et d'agents de liaison dans les Unités de contrôle des migrations irrégulières (ndlr, les "hotspots") principalement à Lesbos, Chios, Samos, Leros et Kos pour faciliter le processus de réadmission".

En échange, l'UE réinstallerait sur son territoire des réfugiés syriens présents en Turquie selon la formule "Pour chaque Syrien réadmis en Turquie depuis les îles grecques, un autre Syrien sera pris en charge depuis la Turquie vers les Etats membres".

Le coût de ces réadmissions serait couvert par les Européens.

L'UE offrirait en outre trois milliards d'euros supplémentaires à Ankara d'ici la fin 2018. Le plan d'action conclu le 29 novembre entre les Européens et la Turquie prévoyait déjà une première enveloppe de trois milliards.

Les ressortissants turcs seraient dispensés plus rapidement de visas pour entrer et circuler dans les pays membres de l'espace Schengen. Le texte propose la suppression des obligations en matière de visa pour les citoyens turcs dans l'espace Schengen "au plus tard d'ici juin 2016". L'accord du 29 novembre se fixait comme objectif octobre 2016.

L'UE renouvellerait en outre son engagement à préparer l'ouverture de nouveau chapitre des négociations d'adhésion de la Turquie.

07 mars 2016,  Gabriela Baczynska avec Jean-Baptiste Vey

Source : Reuters

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