La crise économique a exacerbé les discriminations contre les minorités et les migrants et a renforcé l'écart existant entre le taux d'emploi des minorités d'une part, et de la population majoritaire de l'autre.
En Finlande et en Belgique, les taux de chômage sont trois fois plus élevés pour les personnes nées en dehors de l'UE que pour celles nées dans le pays, ressort-il lundi du dernier rapport du Réseau européen contre le racisme (ENAR) qui lutte contre le racisme et les discriminations et promeut l'égalité et la solidarité pour tous en Europe.
Ce réseau relie les ONG antiracistes aux niveaux local et national dans l'ensemble de l'Europe. Selon le même rapport, les migrants africains en Espagne sont deux fois plus susceptibles d'être au chômage que les membres de la population majoritaire.
Les discriminations à l'embauche se manifestent par exemple lorsque la sélection se fait sur base du nom et de l'adresse, ou dans les pratiques discriminatoires des agences de recrutement.
Au Royaume Uni, les personnes ayant un nom qui sonne étranger sont trois moins susceptibles d'être sélectionnées pour un emploi que celles ayant un nom typiquement britannique.
Aux Pays-Bas, plus de la moitié des agences de recrutement ont respecté la demande d'employeurs de ne pas sélectionner des candidats marocains, turcs ou surinaméens. Toujours selon le rapport de l'ENAR, même lorsqu'elles ont un emploi, les minorités ethniques et religieuses continuent d'être traitées de manière inégale. Ainsi, en Hongrie, les salaires payés aux Roms sont plus bas que le salaire minimum hongrois.
En Pologne, les travailleurs migrants sont souvent forcés de faire des heures supplémentaires sous menace d'être licenciés.
Ces pratiques discriminatoires continuent malgré l'existence d'une législation européenne interdisant les discriminations dans l'emploi. Il y a également de nombreux obstacles lorsqu'une victime de discrimination veut aller en justice.
17 mars 2014
Source: Le Vif/Belga