mardi 26 novembre 2024 09:57

La crise migratoire dominera le conseil franco-allemand de Metz

François Hollande, Angela Merkel et une partie des gouvernements français et allemand se retrouvent jeudi à Metz pour un 18e sommet franco-allemand notamment consacré à la crise des migrants, gérée de façon disparate par les deux pays.

Le scandale des "Panama Papers", fichier répertoriant des milliers de personnes ayant recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs, sera aussi abordé par les dirigeants et leurs ministres des Finances, qui plaideront pour un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale.

En amont de ce conseil, François Hollande a accordé un long entretien au tabloïd allemand Bild, où il affiche sa fermeté sur la crise des réfugiés, face à laquelle il regrette que "l'Europe ait tardé".

"Je sais l'effort réalisé par l'Allemagne et je salue la solidarité dont elle fait preuve", dit-il. "Elle devra consacrer à l'accueil et à l'intégration des réfugiés des moyens importants. Mais il ne pouvait être question de reproduire en 2016 ce qui s'était passé en 2015".

L'Allemagne a accueilli des centaines de milliers de migrants tandis que la France, qui s'est engagée en septembre à recevoir 30.000 réfugiés syriens et irakiens sur deux ans en provenance de pays comme l'Italie et la Grèce, n'en a pour l'instant accepté que quelques centaines.

"Je tiendrai parole", dit le président dans Bild à ce sujet. "Mais il y a des migrants qui viennent en France par d'autres moyens. En 2015 nous avons eu une augmentation par ailleurs du nombre de demandeurs d'asile, avec près de 80.000 personnes accueillies en France à ce titre".

LUTTER CONTRE L'EVASION FISCALE

A ses yeux, "la réponse ne peut être qu'européenne. Sinon ce sera la fin de Schengen et le retour aux frontières nationales, c'est-à-dire une régression historique. Ce risque était réel jusqu'à ces derniers jours".
Angela Merkel et François Hollande jaugeront l'application du récent accord passé entre l'Union européenne et la Turquie, qui s'est engagée à reprendre les migrants arrivés en Grèce depuis le 20 mars, y compris les Syriens. Ankara a notamment obtenu en contrepartie que l'Union prenne directement en charge des Syriens réfugiés en Turquie.

"Ce mécanisme de répartition ne peut véritablement marcher que s'il y a un véritable contrôle de nos frontières extérieures", dit François Hollande dans Bildt.

France et Allemagne continuent également d'oeuvrer de concert pour aider la Grèce à sauver son économie, en vertu de l'accord trouvé l'été dernier, et réfléchissent ensemble aux moyens de relancer la construction européenne, en particulier au sein de la zone euro.

L'avenir de l'Union est pour l'heure suspendue au référendum britannique du 23 juin sur le maintien, ou non, du royaume au sein de l'UE.

"Le choix que fera le peuple britannique aura un impact pour l'Europe, et les initiatives futures devront intégrer ce contexte", rappelle un diplomate à Paris.

François Hollande se dit quant à lui "favorable, au lendemain de cette consultation, à une initiative pour que les pays qui veulent aller plus vite et plus loin dans l'intégration puissent le faire."

Le volet diplomatique du conseil organisé au palais du gouverneur de Metz abordera les conflits en cours, en Syrie, en Libye, en Ukraine, mais aussi au Haut-Karabakh, région séparatiste d'Azerbaïdjan peuplée majoritairement d'Arméniens, où des violences ont repris ces derniers jours.

Au coeur d'une actualité marquée par le scandale des "Panama Papers", le conseil franco-allemand devrait redire l'importance de lutter contre l'évasion fiscale au niveau européen.

"Les informations de ces derniers jours montrent que ce n'est pas fini", souligne un diplomate français, évoquant une "position commune" franco-allemande sur le sujet et un travail "dans les semaines qui viennent pour poursuivre l'agenda déjà décidé, et le renforcer."

6 avr 2016

Source : Reuters

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