La Finlande a annoncé lundi avoir renoncé à renvoyer en Grèce les réfugiés dont c'était le premier pays d'accueil dans l'UE, après la condamnation de la Belgique par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour y avoir expulsé un demandeur d'asile afghan.
"Il est clair qu'en termes de conditions de vie et de procédure (d'asile) la Grèce n'est pas capable de faire respecter les droits des réfugiés", a justifié auprès de l'AFP un porte-parole des services finlandais de l'Immigration, Esko Repo.
La CEDH a justifié la condamnation de la Belgique par des défaillances de la procédure d'asile et des conditions d'accueil des migrants en Grèce, pays qui a été également condamné.
Arrivé en Belgique en février 2009 via la Grèce, le requérant en a été expulsé en juin, en vertu d'une réglementation de l'Union européenne qui prévoit que la demande d'asile soit examinée dans le premier pays d'accueil (Dublin II).
Les services de l'Immigration ne sont pas encore en mesure de dire combien de réfugiés en Finlande sont concernés par cette décision de ne pas les renvoyer en Grèce.
En 2009, près de 6.000 personnes ont demandé asile en Finlande et 1.373 ont obtenu un permis de séjour.
D'autres pays européens ont cessé de renvoyer les réfugiés en Grèce dans le cadre de Dublin II, dont la Grande-Bretagne, la Suède, la Norvège, l'Allemagne et le Danemark dimanche, en attendant qu'Athènes améliore leurs conditions d'accueil.
En Grèce les demandeurs d'asile sont systématiquement placés en détention, éventuellement brutalisés par la police, a relevé la Cour de Strasbourg dans son arrêt de vendredi dernier.
Avec 16.000 premières demandes reçues en 2009, Athènes n'a accordé le statut de réfugiés qu'à 0,3% des demandeurs, contre un taux moyen de 31% en Europe, tandis que 46.000 demandes sont en souffrance depuis des années.
24/1/2011
Source : AFP/Le Monde