samedi 30 novembre 2024 05:48

La perte de repères pousse les jeunes à la radicalisation (intellectuel franco-algérien)

La perte de repères pousse les jeunes à basculer vers la radicalisation religieuse, a indiqué, dimanche à Casablanca, l'écrivain et humoriste franco-algérien, Farid Abdelkrime.

S'exprimant lors d'un débat organisé par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) dans le cadre de sa participation à la 21ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL) de Casablanca, sous le thème "penser la radicalisation", M. Abdelkrim, également réalisateur, est parti de sa propre expérience en tant qu'ancien membre du mouvement des frères musulmans en France pour exprimer les raisons derrière le basculement des jeunes vers la radicalisation.

Il a souligné à cet égard que la perte de son père et la perte de repères ont été des facteurs fondamentaux dans le revers qu'a pris sa vie en adhérant à la mouvance islamique en France, où il espérait trouver un refuge et des réponses aux problématiques et questionnements de jeunes qui le tourmentaient à l'époque.

M. Abdelkrim, qui sortira le 27 février courant un livre sous le titre "Pourquoi j'ai cessé d'être islamiste", a relevé que d'autre éléments interviennent dans la radicalisation des jeunes musulmans issus de l'émigration en France, notamment la méconnaissance de l'islam par les personnes chargés de le transmettre et de le véhiculer parmi les jeunes. "L'Islam est transmis par des gens ignorants qui prétendent détenir toute la vérité", a-t-il souligné.

L'autre facteur signalé par le conférencier, qui a publié plusieurs ouvrages notamment "La France des islams : sont fous ces musulmans ?" ou encore "n'al bou la France", est la fascination des jeunes pour des personnages de la mouvance islamique, tels Hassan Al Banna.

M. Abdelkrim a interpellé aussi bien les gouvernements que les médias à assumer leur part de responsabilité dans le déroulement des faits et à travailler avec les communautés musulmanes pour faire face à cette radicalisation croissante des jeunes et en atténuer les conséquence sur le "vivre ensemble".
De son côté, Patrick Amoyel, psychanalyste, directeur des recherches freudiennes à l'université Nice Sophia-Antipolis, s'est attardé sur les différents aspects de la radicalisation du point de vue de la psychanalyse, partant des études menés sur le terrain par l'université, relevant que la radicalisation se présente sous deux formes, la première provenant de l'axe de la délinquance et de la criminalité alors que la deuxième tient à la culture.

Et de souligner que cette dernière se décline en 4 étapes ou domaines de radicalisations, exposant à cet égard le cas des jeunes français partis pour faire le jihad notamment et Irak et en Syrie.

Le CCME participe au Salon international de l'édition et du livre (SIEL) qui se tient du 12 au 22 février à Casablanca, à travers des activités placées sous le signe "Migration, diversité et citoyenneté: le défi du vivre ensemble".

Une centaine d'intervenants, chercheurs, auteurs, philosophes et journalistes venus de France, Belgique, Italie, Espagne, Allemagne, Arabie Saoudite, Emirats-Arabes-Unis, Palestine et du Maroc apporteront un éclairage et des pistes de réflexions à cette problématique dans les différents espaces conçus à cette occasion.

15 fév. 2015

Source : MAP

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