Le Maroc a fait part devant les Nations unies des progrès de son nouveau plan visant à régulariser la situation de quelque 40 000 immigrants clandestins.
Depuis son lancement en janvier 2014, la réforme de l'immigration au Maroc a été saluée comme un exemple de politique gouvernementale efficace, a indiqué Mbarka Bouaida, la ministre déléguée aux Affaires étrangères, devant le Conseil des Droits de l'Homme (CDH) onusien, le mardi 4 mars à Genève.
L'Organisation Internationale des Migrations (OIM) et l'Union Européenne ont qualifié "d'innovante et courageuse" la politique menée par le royaume, a précisé Bouaida lors de la réunion des Nations unies, qui s'intéressait à la promotion et à la protection des droits des migrants.
Elle a souligné la nécessité pour les Etats membres de l'ONU de conjuguer leurs efforts pour l'intégration de la question de la migration dans l'agenda post-2015.
La nouvelle stratégie marocaine est sur les bons rails. Quelque 12 034 migrants ont demandé la régularisation de leur situation, selon le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH).
"Il y a des dizaines de milliers de gens qui n'ont pas de papiers. Et ce processus a pour objectif de leur donner les mêmes droits et devoirs que les citoyens marocains pour les aider à intégrer la société", a commenté le 2 janvier le ministre des Affaires de la migration, Anis Birou.
Pour sa part, le Conseil marocain des Droits de l'Homme a demandé au ministère de l'Education nationale de permettre aux enfants d'immigrés en situation irrégulière de s'inscrire dans les écoles.
Le président du Conseil Driss Yazami a indiqué que son institution avait demandé au ministère concerné la publication d'une circulaire autorisant la scolarisation des enfants des immigrés en situation irrégulière.
De plus, des rencontres de sensibilisation devraient être organisées de manière à mettre en contact les migrants désireux de régulariser leur situation et les bureaux concernés.
Le politologue Jamal Farhani affirme que le Maroc déploie de grands efforts pour gérer l'immigration irrégulière, notamment les subsahariens aspirant à gagner l'Europe, et que le pays doit être épaulé au niveau international pour que les objectifs escomptés soient atteints.
C'est aussi ce qu'a souligné le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger (MRE), Anis Birou, durant une réunion organisée le 26 février à Rabat.
Il a expliqué que le Maroc avait déployé des efforts important pour la protection de ses frontières maritimes.
"Tout dysfonctionnement pourrait causer la mort d'une centaine d'immigrés. Il y a lieu d'intensifier les efforts selon une approche participative particulièrement entre le Maroc et l'UE", a-t-il précisé.
La politique migratoire du Maroc prend également en considération la situation des ressortissants résidant à l'étranger, dont le nombre est estimé à cinq millions de personnes. Certains d'entre eux commencent à rentrer au pays en raison de la crise.
En ce qui concerne les MRE, les efforts se concentrent en particulier sur "l'accompagnement religieux offert aux Marocains vivant à l'étranger, attachés à l'Islam modéré et ouverts à la culture du respect de l'autre", a expliqué Birou.
Selon Bouchra Madani, sociologue, cet accompagnement s'avère de la plus haute importance pour lutter contre l'extrémisme et l'intégrisme.
"Il ne faut pas laisser le vide en matière d'encadrement. Les efforts doivent être concentrés sur les pays qui connaissent une grande présence des Marocains, comme la France", dit-elle.
06/03/2014, Siham Ali
Source : magharebia.com