Parmi tous les angles sous lesquels s’analyse le phénomène migratoire, cet ouvrage privilégie nettement celui des relations internationales. Auteur d’un éloquent Atlas mondial des migrations, Catherine Wihtol de Wenden poursuit la recherche qui faisait déjà l’objet de son précédent ouvrage, La globalisation humaine (Puf, 2009, recensé dans Projet, n° 315, p. 89), consistant à prendre de la hauteur par rapport aux perceptions nationalo-centrées d’un phénomène mondial par nature. Elle montre que les migrants – dans la diversité accentuée de leurs statuts, de leurs profils socio-économiques, de leurs projets, de leurs motivations – sont en train de devenir des acteurs essentiels des relations internationales. Analysant le développement d’une véritable « diplomatie des migrations internationales », elle voit l’ampleur du phénomène à la fois comme cause et conséquence de l’actuelle transformation du monde. Il représente un « défi lancé à l’État-Nation en tant qu’acteur principal de la régulation des frontières, de la citoyenneté et de l’identité. » Déplorant la schizophrénie des dirigeants occidentaux – ils savent pertinemment que leurs pays ont besoin de migrants en grand nombre, mais persistent à tenir des discours alimentant la peur –, l’auteur estime qu’il faut aller vers une « gouvernance mondiale des migrations », qui permettrait à tous les acteurs (pays de départ, pays d’accueil, migrants eux-mêmes) d’y trouver leur intérêt et de sortir de l’opposition stérile entre respect des droits de l’homme (dont le « droit à la mobilité internationale ») et réalisme des intérêts des uns et des autres….Suite
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