mardi 26 novembre 2024 15:25

La société civile marocaine et les migrants engagés dans la dynamique associative bien avant le lancement de la nouvelle politique migratoire et d'asile du Maroc (M. El Yazami)

La société civile marocaine et les migrants ont été engagés dans la dynamique associative bien avant le lancement de la nouvelle politique migratoire et d'asile du Maroc, a indiqué, lundi à Rabat, le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami.

L'expérience marocaine dans le domaine de l'immigration s'est distinguée dès le début par la participation de la société civile, a dit M. El Yazami qui intervenait lors de la séance inaugurale de la 3éme édition du Forum annuel de l'immigration, organisée sous le thème "Politiques Migratoires : quel rôle pour la société civile?", rappelant qu'un syndicat marocain, en l'occurrence l'Organisation démocratique du travail (ODT), avait créé un syndicat des travailleurs migrants sans papiers.

Selon le président du CNDH, "une politique d'intégration ne sera effective sans l'intégration de la société civile marocaine et des associations des migrants, car le migrant se doit d'être actif et jouer un rôle dans cette intégration", estimant que "l'intégration est une interaction commune".

M. El Yazami a plaidé pour un renforcement de l'action de l'ensemble des acteurs associatifs de la société civile, notamment des associations des migrants, et l'instauration d'un espace permanent d'échange alignant pouvoirs publics marocains, associations de migrants, associations de la société civile agissant dans la migration, les syndicats et le patronat ainsi que les chercheurs. "Un espace d'échange, d'évaluation, de correction et aussi de médiation", a affirmé le président du CNDH.

M. El Yazami a également plaidé pour une action continue pour la réussite des défis scolaires, pour une plus grande impulsion de l'action humanitaire et une plus grande cohérence des actions avec les partenaires européens.

De son côté, M. Papa Omar Diatta, Chancelier des Affaires étrangères et directeur-adjoint de l'Assistance et de la promotion des Sénégalais de l'Extérieur, qui a axé son intervention lors de cette séance sur les méfaits de l'immigration clandestine, a plaidé pour une migration organisée dans le respect des lois.

Les réponses apportées aux questions de migration ne peuvent se réduire à des mesures dissuasives, a-t-il dit, indiquant qu'un ensemble de mesures socio-économiques est ainsi envisagé.

Pour sa part, Mme Ana Fonseca, chef de mission de l'Organisation internationale pour les migrations OIM-Maroc, a souligné, dans une déclaration à la MAP, que ce Forum est l'occasion idoine de discuter du rôle de la société civile dans toute dynamique migratoire.

La société civile est un acteur clé qui peut faire beaucoup pour l'intégration des migrants au Maroc et mobiliser l'action de la population pour l'intégration, a-t-elle expliqué.

Organisé par le ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la Migration en partenariat avec le CNDH, le 3ème Forum annuel de l'immigration se veut l'occasion de concrétiser une approche participative visant une plus large implication de la société civile dans la mise en oeuvre de la Stratégie nationale d'immigration et d'asile.

Lors de ce Forum, les participants débâteront de plusieurs thématiques, à savoir, "Société civile œuvrant dans le domaine de l'immigration : Etats des lieux", "Société civile et pouvoirs publics : quelles formes de partenariat" et "Société civile œuvrant dans le domaine de l'immigration : quelles formes innovantes d'organisation et de réseautage des acteurs".

Il sera aussi l'occasion d'initier un riche dialogue et un échange approfondi sur les expériences et les bonnes pratiques développées dans d'autres pays tels que le Canada, l'Espagne et le Sénégal en vue d'établir de nouvelles passerelles de partenariat entre les acteurs concernés par la question de la migration, notamment les pouvoirs publies, la société civile, le secteur privé, les chercheurs et les organisations internationales.

Selon une note de cadrage distribuée par les organisateurs et compte tenu du processus de régionalisation avancée, les objectifs assignés à la politique nationale d'immigration et d'asile ne peuvent être atteints que si cette politique est déclinée au niveau local, au plus près des besoins réels et spécifiques des populations migrantes , chose qui ne peut se faire qu'avec et à travers la société civile dont les compétences et capacités d'action demandent à être renforcées.

14 mars 2016

Source : MAP

Google+ Google+