Combien étaient-ils hier après-midi sur la place fédérale à Berne? Plus de 5'000 en tout cas, près de 10'000 probablement. Des jeunes, des vieux, des immigrés et quelques rares politiciens qui ont tous martelé le même message : «Nous voulons une Suisse ouverte et solidaire».
Trois semaines après l’approbation de l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse» dont on n’a pas fini de mesurer l’ampleur des conséquences négatives, la Suisse ouverte s’est donc enfin réveillée. C’est tard, c’est même beaucoup trop tard. Mais c’est un premier sursaut salutaire. Ces 10'000 personnes, qui se faisaient l’écho des 49,7% de votants qui ont refusé l’initiative, ne veulent pas laisser l’UDC décider seule de l’avenir de la Suisse, de ses étudiants et de ses chercheurs.
«Refoulons l’UDC, pas les immigrés», disait une pancarte. Les orateurs à la tribune l’ont aussi souligné. Ces immigrés ne sont pas le problème de la Suisse, ils sont la solution à ses problèmes». Pas question dès lors de réintroduire un statut du saisonnier, comme le prône le président de l’UDC Toni Brunner.
Elle existe donc bel et bien, cette Suisse ouverte et solidaire. Il était grand temps qu’elle donne de la voix. Le Conseil fédéral aura bien besoin de son appui pour balayer l’initiative Ecopop en novembre prochain, puis pour trouver une solution permettant tout de même d’étendre l’accord de la libre circulation des personnes à la Croatie. Une condition sine qua non pour que la Suisse retrouve sa place dans l’Europe communautaire de la recherche et de la formation.
01.03.2014, Michel Guillaume
Source : hebdo.ch