mardi 26 novembre 2024 18:35

Lampedusa : solidarité européenne et solutions à long terme pour les migrants

Selon les députés, Frontex ne peut constituer l'unique instrument pour aider Lampedusa à affronter la crise de l'immigration. Ils invitent le Conseil à élaborer un plan d'action pour la réinstallation des réfugiés, appliquant la clause de solidarité entre États membres. Mardi, le PE a souligné que cet appel et d'autres mesures pour lutter contre le chômage dans les pays d'origine et de transit des migrants sont le meilleur moyen d'endiguer l'immigration illégale dans les zones de conflit.

Comment un pays, seul, comme l'Italie, sans parler de Malte, peut-il faire face à l'arrivée de milliers d'immigrants illégaux qui fuient la crise humanitaire dans le Nord de l'Afrique? "Frontex ne peut constituer l'outil principal" estiment les députés qui invitent le Conseil à mettre en place un plan d'action de partage des charges pour aider à la réinstallation des réfugiés issus de la région et offrir un soutien aux personnes déplacées. "Aucun pays ne peut faire face à cette pression" a déclaré le rapporteur Fiorello Provera (EFD, IT).

Pour ce faire, il faudrait activer l'article 80 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, qui cite le principe de solidarité et une répartition équitable des charges entre tous les États membres en ce qui concerne les politiques de gestion des contrôles aux frontières, d'asile et d'immigration, notamment la contribution financière des États membres.

Accord UE-Libye

Les députés regrettent que "la seule option envisageable" soit la suspension du programme de coopération UE-Libye sur les migrations durant les révoltes et soulignent que cette suspension "devrait être levée dès la mise en place d'un nouveau gouvernement de transition prêt à promouvoir la démocratie et les droits de l'homme conformément à la mise en œuvre de l'accord". Des accords similaires sur les migrations devraient être conclus avec d'autres pays voisins de l'UE, estiment les députés.

Cela permettrait de mettre au point un système plus efficace pour gérer la migration de la main d'œuvre dans les pays de transit, tels que la Libye, et accroître leur capacité à attirer et intégrer les migrants issus de pays voisins du Sud. La résolution, rédigée par Fiorello Provera (EFD, IT), demande également que le budget de l'UE après 2013 prévoie l'octroi de "fonds d'urgence et de réhabilitation". Ils permettraient une réponse rapide pour apporter de l'aide aux migrants en situation de détresse, ainsi que l'asile en Europe pour les militants des droits de l'homme dont la vie est menacée.

Encourager la croissance à tous les niveaux

Toutefois, la seule mesure efficace à long terme pour empêcher des vagues massives de migrants issus de régions instables est de créer des emplois et d'améliorer les conditions de vie dans les pays d'origine et de transit. La politique étrangère de l'UE devrait compléter les politiques européennes de migration, insistent les députés. Ils proposent que les fonds européens visent - tant dans les pays d'origine que de transit - des projets à long terme qui créent de l'emploi, encouragent les PME, mettent sur pied des entreprises de microcrédit, octroient des responsabilités aux femmes et aux groupes minoritaires et optimisent le développement économique local.

Parallèlement, les pays qui ne respectent par leurs obligations de gouvernance conformément aux accords commerciaux doivent faire l'objet de sanctions. Selon les députés, une clause de conditionnalité similaire devrait être appliquée à l'aide au développement et l'aide humanitaire de l'UE.

5/4/2011

Source : Communiqué de Parlement européen

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