mardi 26 novembre 2024 01:33

Le CFCM regrette que la résolution parlementaire se limite au voile intégral

Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) regrette que la résolution parlementaire qui est votée mardi après-midi porte uniquement sur l'interdiction du voile intégral et risque d'apparaître comme une stigmatisation de l'islam dans son ensemble.
Accompagné de plusieurs membres du bureau exécutif du CFCM, le président du CFCM a rencontré le groupe parlementaire PS pour rappeler la position de son institution sur cette question "que ne correspond pas à une obligation religieuse et qui est une pratique ultra-minoritaire".

Il faut, a-t-il répété, "préférer l'explication et le travail de pédagogie à l'égard de ces femmes qui décident de porter le voile intégral". "Plutôt que de prendre une loi pour leur interdire d'exprimer leur mal-être, il faut réfléchir à ce qui les amène à se voiler", a-t-il ajouté.

"Le CFCM aurait préféré que la résolution parlementaire porte sur tous les intégrismes, pas seulement sur ce phénomène ultra-minoritaire", a M. Moussaoui, soulignant que la résolution "est le préambule à une loi d'interdiction".

Il a regretté que le CFCM "n'ait pas été entendu quand il a demandé la création d'une mission parlementaire sur la montée de l'islamophobie" alors qu'il y a "une flambée des actes anti-musulmans". "La grande majorité des musulmans aspirent à vivre leur religion dans le respect de la République et attendent des gestes forts montrant qu'ils sont respectés" comme les autres citoyens, a dit M. Moussaoui.

"Nous ne voulons pas que l'islam soit stigmatisé au travers de cette loi d'interdiction du voile intégral", a-t-il poursuivi, estimant que l'islam est souvent "montré du doigt".

"A Nantes, une simple verbalisation d'une conductrice intégralement voilée) a donné lieu à deux jours de caricaturisation de l'islam", a relevé le président du CFCM.

A l'issue de cette réunion, le président du groupe PS à l'Assemblée nationale Jean-Marc Ayrault a redit que son parti allait voter la résolution parlementaire mais pas la loi, qui est "vécue comme une stigmatisation par les musulmans" et qui risque d'être "inapplicable".
«Ils ne sont pas favorables à une loi mais ils comprennent aussi que le législateur a le droit de prendre ses responsabilités. Ce voile est le symbole de soumission des femmes et contraire aux valeurs républicaines de liberté et d'égalité", a dit M. Ayrault.

Mais "il serait abusif d'en faire le point central des difficultés de la société française. La crise, la situation des retraites, les difficultés sociales sont des menaces beaucoup plus graves pour la cohésion nationale", a-t-il jugé.

Le député PS Jean Glavany a ajouté que "si cette loi est votée et inapplicable, ce serait un cadeau inespéré pour les intégristes".

Le groupe PS vote, à l'unanimité, l'interdiction du voile intégral dans les commerces et services publics

Contrairement au projet de loi qui sera présenté le 19 mai en Conseil des ministres et qui veut interdire le port du voile intégral sur l'ensemble de l'espace public, le texte PS entend circonscrire l'interdiction "aux services publics et aux commerces".

Il prévoit par ailleurs une "sanction proportionnée" en proposant une "médiation sociale" aux femmes portant le voile et non une simple amende comme dans le texte gouvernemental (150 euros pour port du voile, un an de prison et 15.000 euros d'amende pour les maris les obligeant à le porter).

Mais en cas de refus de médiation, l'amende prévue par les socialistes est plus lourde : 300 euros.

Source : Atlasinfo/AFP

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