mercredi 27 novembre 2024 01:25

Le droit de vote des immigrés entre dans la campagne présidentielle

Pas de convention " nationalité " pour la Droite populaire. Lionnel Luca, co-fondateur du collectif de parlementaires, avait pourtant cru obtenir de Jean-François Copé, en juin, l'organisation de l'une des grandes réunions thématiques du parti présidentiel. Mais le patron de l'UMP a réduit , jeudi 10 novembre, le grand raout espéré par la droite de l'UMP à un simple "atelier" sur la nation. Le parti n'a réuni que quelques parlementaires et intervenants dans une annexe du Parlement. Le maire de Meaux l'avait déclaré le 8 juin : "Il est hors de question de revenir sur la binationalité."

L'atelier de la Droite populaire a néanmoins été l'occasion, jeudi 10 novembre, pour la majorité présidentielle, d'un tir de barrage contre l'une des mesures phares du projet socialiste pour 2012 : le droit de vote des étrangers aux élections locales. "Le droit de vote sans la nationalité française est inacceptable, a déclaré Jean-François Copé, lors d'un passage éclair à la tribune,Ce n'est pas parce qu'on paie des impôts en France, que cela ouvre le droit à la citoyenneté française. Nous ne sommes pas dans un système censitaire " a-t-il poursuivi. La patron de l'UMP souligne ainsi le clivage entre la majorité présidentielle et la gauche sur l'une des thématiques électoralement les plus rentables.

En effet, le projet PS prévoit "l'instauration du droit de vote et d'éligibilité aux élections locales pour les étrangers en situation régulière résidant dans notre pays depuis au moins cinq ans." Selon les socialistes, le droit de vote est un accélérateur d'intégration; il "favorisera la reconnaissance politique et sociale, ainsi que la responsabilité qui l'accompagne."

"LES IMMIGRÉS SONT LA NOUVELLE CIBLE ÉLECTORALE DU PS"

Selon Thierry Mariani, ministre des transports et co-fondateur de la Droite populaire, la volonté du parti socialiste est dictée par une "seule motivation électorale". "Le nombre d'ouvriers étant en baisse, les immigrés sont la nouvelle cible électorale du PS avec en ligne de mire les élections municipales", scande le ministre. "Le droit de vote pour les immigrés sera l'objectif de tous les communautarismes et ce genre de mesures est irréversible", menace encore, alarmiste,Thierry Mariani.

Une inquiétude du leader de la Droite populaire relayée par Jean-François Copé : "J'ai demandé en bureau national l'engagement du parti dans la bagarre sans concession qui nous opposera au parti socialiste sur ce thème " a-t-il déclaré, soulignant l'une des thématiques sur laquelle l'UMP reviendra en force lors de la campagne présidentielle.

11/11/2011, Eric Nunès

Source : Le Monde

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