mercredi 27 novembre 2024 07:48

Le Gabon se débarrasse de ses «clandestins ouest-africains»

La vague d’expulsions touchant les immigrés ouest-africains résidant au Gabon s’est accélérée ces dernières semaines. Plus de 1000 «clandestins» ont été renvoyés dans leurs pays d’origine depuis juin 2015. L'opération est loin d'être terminée. Les autorités gabonaises invoquent la menace terroriste de Boko Haram. Les expulsés dénoncent une xénophobie qui ne dit pas son nom.

Ils sont revenus au pays les mains vides, raconte le correspondant de La voix de l’Amérique à Bamako. Parmi les 175 Maliens expulsés du Gabon en décembre 2015, certains disent avoir été jetés en prison et maltraités par les autorités gabonaises.

Embarqués de force sur un bateau, ils ont d’abord voyagé jusqu’au port nigérian de Calabar. Puis ils ont pris la route vers Cotonou au Bénin, avant de débarquer dans la capitale malienne, le 5 janvier 2016 via Ouagadougou, au Burkina Faso. Le calvaire a duré deux semaines. Il leur a été reproché de vivre clandestinement au Gabon.

«Je n’ai rien amené. C’est dans la rue que j’ai été arrêté et expulsé», raconte un Malien qui a tout laissé derrière lui.

Son compatriote qui a fait le même voyage est encore sous le choc: «L’expulsion n’est pas un problème. C’est la façon d’expulser qui cause problème.»

Bala Bagayogo affirme, lui, être né et avoir grandi au Gabon. Il a été accusé de posséder de faux papiers et jeté en prison pendant une année avant d’être expulsé. «J’ai ma famille là-bas. Mon père est au Gabon, ma mère est au Gabon. Mes petits frères sont là bas», clame-t-il.

Qu’ils soient Maliens, Nigérians, Béninois, Burkinabè, ou Sénégalais, ils sont nombreux à se plaindre du sort qui leur a été résérvé par les autorités de Libreville.

11/01/2016, Martin Mateso

Source : Le Monde

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