Les pays industrialisés ont "la capacité" d'absorber les arrivées de réfugiés, même si le contexte politique est "très complexe en Europe", a estimé jeudi le nouveau Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.
"Les pays industrialisés ont la capacité d'absorber" les arrivées de réfugiés, a estimé M. Grandi lors d'une conférence de presse au siège de l'OCDE à Paris, en soulignant "le besoin croissant, dans des sociétés vieillissantes, d'intégrer" les migrants.
"Les migrants et réfugiés sont des contributeurs actifs à la société", a-t-il ajouté, plaidant pour le "potentiel incroyable" que représentent ces arrivées.
Mais "le contexte politique est très complexe ici en Europe", a-t-il ajouté, en déplorant que "les événements tragiques comme les attaques à Paris ou les événements dramatiques et criminels autour du Nouvel An en Allemagne jettent un lumière très négative" sur l'ensemble du sujet. Il serait dangereux que l'Europe tourne le dos à son propre processus d'intégration" en revenant à un contrôle des frontières intérieures, a-t-il ajouté.
Il a qualifié de "pas très bonne" l'idée de confisquer leurs biens aux réfugiés, en allusion à la réforme du droit d'asile adoptée cette semaine par le parlement danois. "Ces gens ont fui avec très peu, ce n'est pas une politique très judicieuse au bout du compte en termes d'intégration", a-t-il estimé.
M. Grandi s'exprimait lors d'une conférence commune avec le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, au cours de laquelle les deux responsables ont plaidé pour une intensification des politiques d'intégration en faveur des réfugiés.
M. Gurria a souligné qu'"en dépit de la sensibilité des opinions publiques, les leaders européens ne peuvent pas fermer les yeux sur cette crise. (...) "Les migrants ne sont pas un poids pour les finances publiques, ils reçoivent moins qu'ils ne contribuent. Ils peuvent contribuer à la croissance économique, et représentent un espoir pour l'avenir", a-t-il ajouté.
28 jan 2016
Source : AFP