lundi 25 novembre 2024 03:37

Le ministre italien de l'intérieur pour l'expulsion des Européens illégaux

Le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni s'est dit samedi en faveur de l'expulsion par son pays de "tous les citoyens de l'Union européenne" qui se trouvent en Italie sans remplir les conditions fondamentales.

Dans une interview accordée au journal local Corriere della Sera, M. Maroni a souligné qu'il soutenait fermement "la possibilité d'élargir la politique de repoussage vis-à-vis des immigrants illégaux à tous les citoyens européens qui ne respectent pas la directive de l'UE sur les conditions minimums pour vivre dans un autre Etat membre, y compris un salaire minimum, un logement décent et le principe de ne pas peser sur le système social étatique". "Beaucoup de bohémiens sont citoyens de l'UE mais ne remplissent aucune de ces conditions", a-t-on indiqué, ajoutant que "toutes les expulsions doivent être autorisées pour les citoyens de l'UE, non seulement les bohémiens". Pour le ministre italien, il faut traiter comme les réfugiés illégaux tous les Européens qui ne travaillent ni ne contribuent au bien-être économique et à la croissance de l'Italie, mais constituent un fardeau pour les contribuables. Mise en garde de Giancarlo Perego, de la conférence épiscopale italienne. "La liberté de mouvement des peuples (à l'intérieur de l'Union européenne) est une condition fondamentale pour construire l'Europe de demain. Celui qui considère comme importante la circulation des marchandises, mais souhaite limiter la circulation des personnes, risque d'hypothéquer fortement la construction de l'Europe de demain, et de construire une politique de l'immigration qui pourrait faire renaître les nationalismes." Le ministre de l'intérieur italien Roberto Maroni a salué l'initiative française, mais estime qu'il faut aller encore plus loin. Figure majeure de la Ligue du Nord, le parti xénophobe, il envisage de faire en sorte que les Roms de Roumanie et de Bulgarie puissent également être reconduits aux frontières, comme n'importe quel autre immigré clandestin, dans le cas où ils ne répondraient pas à certaines exigences. La France a procédé cette semaine au rapatriement de 216 Roms vers leur pays d'origine. 700 d'entre eux auront été raccompagnés d'ici la fin du mois. Par ailleurs, environ 120 immigrés clandestins en provenance d'Irak et d'Afghanistan sont arrivés jeudi matin à bord d'un yacht de luxe en Calabre, dans le sud de l'Italie, selon de nouvelles modalités adoptées par les passeurs pour échapper aux contrôles, ont indiqué les gardes-côtes italiens.

Deux Ukrainiens ont été arrêtés et les enquêteurs devront déterminer s'ils doivent être poursuivis pour trafic d'êtres humains. "Ce n'était vraiment pas le bateau de pêche typique (souvent utilisé pour faire débarquer les clandestins, ndlr) mais plutôt un grand yacht d'environ 15 mètres de long", a expliqué à l'AFP un porte-parole des gardes-côtes. Les immigrants, tous en bonne santé, ont été transférés vers un centre d'accueil près de Riace à la pointe de la péninsule italienne où ils avaient été débarqués.
"Nous sommes prêts à les accueillir", a indiqué aux médias locaux le maire de Riace, un village de 1.700 habitants qui compte déjà 130 immigrés notamment d'Ethiopie, de Somalie, du Ghana et des Palestiniens. "Nous avons vu que les immigrants pour nous deviennent plus une solution à nos problèmes qu'un problème", a déclaré le maire Domenico Lucano, connu pour sa politique très accueillante envers les immigrés. Il a estimé que la présence d'étrangers "est un stimulant pour surmonter le climat de résignation (face à la pauvreté, ndlr) qui domine dans notre région". Selon les gardes-côtes, les clandestins ont été transportés depuis le yacht jusqu'à la plage à bord de petites embarcations pour passer inaperçus. "Apparemment ils (les passeurs) ont changé de stratégie: ils utilisent de plus en plus souvent des bateaux à moteur ou des voiliers qui n'attirent pas beaucoup l'attention.

De l'extérieur, ils ont l'apparence de voiliers normaux utilisés par des touristes", a noté le porte-parole.

Source : Le Maghreb

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