mercredi 27 novembre 2024 18:33

Le président sortant l'emporte largement chez les Français de l'étranger

Avec un taux de 60,92%, l'abstention est la gagnante du premier tour de la présidentielle chez les Français de l'étranger. En 2007, ils étaient 346 310 à s'être déplacés jusqu'aux urnes des ambassades et consulats français ; ils sont près de 60 000 de plus en 2012.

Toutefois, comme le nombre d'inscrits hors des frontières a fait un bond de près de 20% depuis cinq ans, la participation s'est réduite de quelques points en pourcentage. Le vote des électeurs installés à l'étranger ne se révèle guère différent de celui de 2007.

Nicolas Sarkozy a toujours la préférence des expatriés. Il y a cinq ans, avec 38,49% des voix, le candidat de l'UMP était largement en tête du premier tour, avec près de 10 points d'avance sur Ségolène Royal (29,92%). En 2012, François Hollande réunit 28,31% des suffrages, accusant 10 points de retard sur le président sortant.

"PAS DE VOTE ANTICRISE COMME EN MÉTROPOLE"

Ce dernier, pas usé par un quinquennat à la tête de l'exécutif, demeure stable à 38%. François Bayrou, en 2012 comme en 2007, est le troisième homme de la campagne, mais le candidat du MoDem perd 10points, avec 11,37% des suffrages. Jean-Luc Mélenchon obtient la quatrième place avec 8,31% des voix, alors que la candidate communiste, Marie-George Buffet, n'en avait recueilli que 0,56% il y a cinq ans.

Marine Le Pen et Eva Joly sont au coude-à-coude avec, respectivement, 5,95% et 5,44%. Nicolas Dupont-Aignan obtient 1,28%. Les candidats d'extrême gauche Philippe Poutou et Nathalie Arthaud font moins de 1%, comme l'indéfinissable Jacques Cheminade.

"Il n'y a pas, chez les Français de l'étranger, un vote anticrise comme en métropole", analyse Thierry Mariani, ministre des transports et candidat UMP aux législatives dans la 11e circonscription (Asie-Océanie) des Français de l'étranger. "C'est un électorat qui a intégré la mondialisation, autonome, moins en attente d'un filet social", poursuit-il.

ATTENTION PARTICULIÈRE

Les expatriés n'en ont pas moins fait l'objet d'une attention particulière de M.Sarkozy. Ils ont reçu, dans la semaine qui a précédé le premier tour, une lettre spéciale de 11 pages dans laquelle il détaillait ses propositions pour les Français de l'étranger, comme l'extension de la prise en charge des frais de scolarité aux élèves de collège. Cette mesure coûterait plusieurs centaines de millions d'euros, selon un rapport parlementaire du 30 juin 2010 sur l'enseignement français à l'étranger.

Au-delà de l'élection présidentielle se dessinent les élections législatives. Pour la première fois, les Français de l'étranger éliront un député référent en fonction de leur zone géographique, comme le prévoit la réforme constitutionnelle de 2008. Onze sièges sont à pourvoir, et l'UMP compte se tailler la part du lion.

M. Hollande arrive en tête dans seulement deux des 11 circonscriptions, l'Europe centrale et le Maghreb. Au vu des résultats du premier tour de l'élection présidentielle, la gauche semble être en mesure de disputer le siège de la 3e circonscription (Royaume-Uni, Irlande et Europe du Nord).

M. Sarkozy arrive largement en tête dans les autres circonscriptions. Dans la 8e, qui englobe une partie du bassin méditerranéen, de l'Italie à Israël, il obtient 49,01% des suffrages. En Suisse, le président du bouclier fiscal fait 42,06% des voix, les électeurs français sur place n'y sont "pas seulement pour la beauté des montagnes", glisse un candidat aux législatives.

25/4/2012, Eric Nunès

Source : LE MONDE

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