Le Qatar, vivement critiqué pour les conditions des expatriés engagés sur les chantiers liés du Mondial 2022, organise sa deuxième "Coupe des Travailleurs", un tournoi de football réservé aux migrants.
La deuxième édition de ce tournoi a été lancée le 21 mars sur des stades de Doha, dont celui d'Al-Sadd, à l'initiative d'une société privée Qsports en partenariat avec la Ligue de football qatarie (Qatar Stars League) et le comité d'organisation de la Coupe du monde.
Un match se déroule chaque vendredi devant une foule de supporters, majoritairement des migrants, jusqu'à la finale le 25 avril. Le gagnant du titre remportera 18.000 rials (près de 5.000 dollars).
"Cette coupe est strictement réservée aux ouvriers", déclare à l'AFP Adil Ahmed, directeur de Qsports, précisant que ces ouvriers-joueurs appartiennent à des secteurs aussi divers que l'électricité, la plomberie ou le bâtiment. "La majorité travaille dans le bâtiment".
Sur 120 compagnies ayant été invitées à présenter des équipes, "nous avons retenu les 24 premières inscrites", explique M. Ahmed, fier du succès de la première édition en 2013. Selon lui, il y a environ 800.000 ouvriers employés dans ce richissime pays du Golfe.
"Le principe, c'est de se faire de nouveaux amis et d'apprendre les uns des autres", explique Paul Mwangi, un employé kényan de la Gulf Contracting Company, précisant que son équipe compte parmi ses joueurs "des Indiens, des Népalais et des Ghanéens".
Le tournoi est aussi l'occasion de répondre aux critiques sur les conditions des migrants. "Nous prenons soin (...) de (ces) ouvriers parce que ce sont eux qui vont construire les stades et les infrastructures" du Mondial, affirme Nasser Kuwari, chargé de relations publiques d'une compagnie opérant au Qatar.
Accusé depuis septembre de tolérer sur ses chantiers du Mondial-2022 des conditions de travail proches de l'esclavage, le Qatar a publié en février une charte destinée à améliorer les droits des quelque 1,4 millions de travailleurs étrangers, la plupart originaires d'Inde, du Sri Lanka, du Népal et du Bangladesh.
A la mi-mars, le Qatar s'est dit "déçu" par un nouveau rapport de la Confédération syndicale internationale évoquant des conditions "inhumaines" de migrants employés sur les chantiers du Mondial-2022, en démentant la mort d'ouvriers.
29 mars 2014
Source : AFP