dimanche 24 novembre 2024 23:55

Le solde migratoire potentiel en baisse dans de nombreux pays

D’après l’index de migration potentielle nette du Gallup Institute (PNMI, selon l’acronyme anglais), qui étudie le solde migratoire potentiel de chaque pays, les populations continueraient à croitre en Amérique, en Europe et au MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) si chacun pouvait circuler selon sa volonté. Parallèlement, les populations en Afrique sub-saharienne et en Asie se réduiraient. Par ailleurs, si l’Europe enregistre effectivement un PNMI positif au niveau global, elle connaît des situations diverses selon les régions.

Ainsi, l’Europe de l’Ouest affiche entre 2011 et 2012 un score de +38%, sensiblement proche à celui mesuré entre 2007 et 2009 (+42%). Au contraire, les scores du PNMI en Europe du Sud ont diminué, en particulier dans les pays lourdement frappés par la crise de la zone euro. Le PNMI global de cette région a été divisé par deux par rapport à la période 2007/2009, avec de grandes diminutions en Espagne, en Italie, au Portugal et en Grèce, traduisant la perte d’attractivité de ces pays. La Grèce, par exemple, est passée d’un solde migratoire potentiel positif (+11%) à un résultat négatif (-8%). Dans les autres parties de l’Europe, le PNMI n’a pas changé et continue à être négatif comme les années précédentes. Ainsi, les populations continueraient à diminuer potentiellement en Europe de l’Est et du Sud-Est, dans les pays européens de la CEI et dans le Caucase.

Le score positif de l’Amérique (+ 13%) est largement dû aux résultats des Etats-Unis et du Canada, deux des destinations les plus souhaitées au niveau mondial. Mais même ces deux pays ont vu leur PNMI diminuer, passant de +60% à +45% aux Etats-Unis et de +160% à +120% au Canada. Parallèlement, les scores sont moins négatifs dans la plupart des Etats d’Amérique latine, notamment dans les pays d’émigration d’Amérique centrale comme le Salvador et le Nicaragua. Dans de nombreux pays du MENA, les scores du PNMI sont restés inchangés même s’il existe certaines exceptions. Ainsi, par exemple, la Syrie a enregistré une réduction de son solde migratoire potentiel (de -17% à -27%) ce qui témoigne d’un désir plus prononcé des Syriens de quitter un pays en guerre et d’une diminution parallèle du nombre de personnes souhaitant s’y implanter. Aussi, dans les pays ayant accueilli de nombreux réfugiés syriens – la Jordanie et le Liban – les scores du PNMI ont progressé passant respectivement de -17% à -4% et de +15 % à -4%.

Enfin, l’Asie, qui présentait un PNMI positif durant les années précédentes, a vu son solde migratoire potentiel chuter. Cette diminution est la conséquence d’une baisse du nombre de migrants souhaitant s’installer en Asie développée, en Australie et en Nouvelle-Zélande, même si leurs scores restent positifs et élevés. Par contre, le PNMI de l’Asie en développement reste négatif avec des résultats pratiquement inchangés pour les deux pays les plus peuplés du monde – la Chine (- 6%) et l’Inde (- 4%). Sans surprise, l’Afrique sub-saharienne affiche le PNMI le plus négatif au niveau mondial. Cependant, les scores ont nettement progressé dans certains pays, notamment au Somaliland, au Cameroun ou encore au Zimbabwe ce qui illustre une certaine amélioration de leur situation par rapport aux années précédentes.

21 janvier 2014

Source : affaires-strategiques.info

 

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