jeudi 26 décembre 2024 05:09

Le témoignage de Najlae, battue en France, expulsée au Maroc

L’histoire de Najlae Lhimer, 19 ans, a été largement reprise par la presse. Elle était régulièrement battue par son frère. Le 18 février, ce dernier a trouvé un mégot de cigarette dans la chambre de Najlae , une dispute éclate. Elle est rouée de coups par son hébergeur avec « un manche d’aspirateur et un fer à lisser » d’après la mère d’une de ses amies, citée par Libération. Le même jour, elle a déposé une main courante au commissariat de Montargis. Le lendemain elle a porté plainte à la gendarmerie de Château-Renard, tout en présentant un certificat médical attestant une incapacité de travail de huit jours. Mais les gendarmes se sont intéressés uniquement à sa situation irrégulière. Najlae Lhimer est placée en garde à vue et expulsée sans délai, le samedi 20 février dans la matinée.

“Tous ses droits ont été bafoués, écrit Ibrahima Koné sur le site Yabiladi ,  car elle n’a pas pu saisir la justice pour les violences subies.” A son arrivée à Casablanca, la lycéenne a été de nouveau arrêtée par la police marocaine avant de sortir libre du palais de justice.

Elle est soutenue par le Réseau éducation sans frontières (RESF), qui espère obtenir rapidement son retour en France. Quant à son frère, il n’a toujours pas été inquiété par la justice selon France 3. Xavier Parisot, de retour du Maroc montre des photos qui témoignent de la violence des coups ayant justifié un arrêt de travail de 8 à 15 jours.

Le site Bakchich diffuse aujourd’hui une vidéo où s’exprime Najlae, à Casablanca, le 23 février, entourée des membres de RESF Maroc.

Charlotte Cans précise dans Bakchich que “selon Maître Gilles Laille, avocat au barreau de Paris, l’administration a agi « dans l’illégalité complète ». « L’arrestation et l’expulsion de Najlae relèvent d’une procédure inéquitable en vertu de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme. Par ailleurs, la gendarmerie a commis une faute lourde en refusant d’enregistrer la plainte de cette jeune femme. »

Mardi 23 février, le sénateur PS du Loiret, Jean-Pierre Sueur, a interpellé le gouvernement sur cette expulsion. Le sénateur a également demandé que la décision d’expulsion de Najlae soit « reconsidérée ».

A lire, l’article de Noria Ait-Kheddache dans l’Express, “Violences: la double peine des femmes étrangères” qui s’interroge sur les recours que peuvent bien avoir ces femmes contre la violence quand elles sont sans papiers…

Source : Le Monde

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