mercredi 27 novembre 2024 00:36

Les candidats à la présidentielle en France interpellés sur les droits des étrangers

Les candidats à l'élection présidentielle d'avril prochain en France ont été interpellés mercredi sur les droits des étrangers, souvent victimes de racisme ou de xénophobie, a-t-on appris de la Ligue des droits de l'homme, à l'origine de cette interpellation.

Pour la LDH, les droits des étrangers sont les droits de tous. "Lorsqu'il arrache un gamin à son école, au prétexte de la situation administrative de ses parents, lorsqu'il expulse un malade, au risque de sa santé et possiblement d'une contagion, le gouvernement n'attaque pas simplement +les étrangers+. Il s'en prend aussi à des droits fondamentaux : le droit à l'éducation, le droit à la santé", estime-elle dans un Pacte pour les droits et la citoyenneté.

Dans ce cadre, les candidats à la course à l'Elysée sont interpellés dans des tracts diffusés par la LDH, exigeant des réponses "concrètes" sur ses terrains d'intervention, dans six thématiques (justice, conditions de vie, démocratie, étrangers, logement et l'année des droits).

Pour l'ONG, réduire les droits de certains parce que ce sont des étrangers, c'est affaiblir leur universalité, c'est donc les limiter pour tous. "Au bout du compte, le gouvernement lui-même mine l'Etat de droit et l'égalité républicaine. Celles et ceux qui vivent ici, aiment ici, travaillent ici, payent ici leurs impôts, leurs cotisations et leurs charges, doivent être considérés et traités en citoyens", soutient-t-elle, estimant que ce traitement doit se faire sur une base d'égalité des droits, avec tout ce que cela comporte en termes de dignité et de justice.

Selon les rédacteurs du Pacte, la xénophobie commence quand l'origine supposée ou réelle des personnes est inscrite dans les fiches qui deviennent ainsi source de renseignements. "Il faut prohiber toute prise en compte dans les fichiers administratifs ou de gestion de données personnelles relatives aux +origines géographiques+", recommandent-ils.

Le racisme, selon eux, est conforté quand ces données deviennent de faux arguments pour fonder des stigmatisations hasardeuses.

Pour cela, la LDH appelle à régulariser la situation de celles et ceux qu'on a privés de papiers pour "mettre en échec la surexploitation des travailleurs, les trafics des marchands de sommeil, assurer l'égalité des droits civiques et sociaux, et pour régulariser l'ensemble des sans-papiers résidant sur le territoire de la République".

Les auteurs du Pacte défendent également le droit de vote des étrangers aux élections locales, rappelant que dans la majorité des pays européens, les résidents étrangers votent aux élections locales.

Evoquant le droit d'asile, ils affirment qu'accueillir quelqu'un à ce titre, c'est lui restituer une partie des droits dont il est privé dans son pays d'origine.

"Or, la France sabote les conventions de Genève, et dégrade le droit d'asile", regrettent-ils, appelant à restaurer ce droit, à traiter "dignement" les réfugiés, à abandonner les procédures expéditives de traitement des demandes d'asile et cesser de se référer à des pays "sûrs" commeà l'Afghanistan pour les renvoyer dans leur pays d'origine au risque de leur vie.

 25/01/2012

Source : Agence algérienne (APS)

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