mardi 26 novembre 2024 22:40

Les courts métrages au festival de Tanger une embellie dans le cinéma marocain

" Vers une nouvelle vie " est l'histoire de l'immigration illégale qui se focalise sur l'enfance et ses désirs complexes. Le réalisateur Abdellatif Amajgag a choisi un enfant d'une dizaine d'années pour camper le rôle principal.

Les courts métrages projetés depuis l'ouverture du festival national du film à Tanger (12-21 janvier) sont une révélation d'une nouvelle vague de réalisateurs qui contribuent à une embellie du cinéma marocain.

Les jeunes réalisateurs marocains, lauréats des instituts et hautes écoles du septième art dont les courts sont en compétition officielle, ont rejoint leurs aînés et amplifié le mouvement de la diversité de l'expression cinématographique. Le premier court métrage marocain avait été produit en 1947 par le centre cinématographique marocain (CCM).

Ces jeunes se sont succédés pour révéler leur parfaite maîtrise des choix esthétiques et culturels qu'ils se sont assignés. Ils ont mis sur grand écran des films qui viennent revisiter le patrimoine national, lever les tabous d'une société et, embrasser les aspects les plus surréalistes de la création au gré de surprendre et parfois même de choquer le grand public à l'exemple du court métrage "comme ils disent" réalisé par Hicham Ayouch.

C'est ainsi que les courts métrages visionnés ont été le clou du festival en ce sens que leurs auteurs sont parvenus à faire preuve d'audace et de talent pour expérimenter le sujet traité et jouer avec les plans d'ensemble dans le laps de temps extrêmement court de rigueur.

" Les murmures des cimes " du réalisateur Cherqui Ameur est une de ces belles créations et un magnifique voyage dans le sud-est marocain.

Ce court métrage qui cherche à sensibiliser sur la conservation de la mémoire orale est constitué de moments d'écoute fabuleux de la poésie et chants berbères. Il est un hommage du cinéaste aux vétérans de la poésie notamment aux poètes, musicien et historien Ahmed Bouaazama Ben Aamar, Ahmed Outtaher et Ammari Amarou.

" Le murmure des cimes ", souligne le réalisateur, également fondateur et directeur du festival du cinéma universitaire d'Errachidia, " est un exercice de réalisation et un mode d'expression avec l'image ". C'est aussi un moyen de conserver " une mémoire qui m'inspire énormément " et de permettre aux festivaliers d'écouter cette poésie enchanteresse.

" Vers une nouvelle vie " est l'histoire de l'immigration illégale qui se focalise sur l'enfance et ses désirs complexes. Le réalisateur Abdellatif Amajgag a choisi un enfant d'une dizaine d'années pour camper le rôle principal.

Tel un mime, cette fiction ne contient aucun dialogue entre les acteurs mais plutôt une gestualité, une expression des visages et un échange de regards pour exprimer les rêves de chacun.

Mené de main de maître, le court métrage de Abdellatif Amajgag est dépouillé. Ce dépouillement est son intensité. C'est dans une chambre délabrée près de l'océan que des candidats à l'immigration clandestine attendent le passeur qui les mènera sur une autre rive et " vers une nouvelle vie ".

" La main gauche ", de Fadil Chouika zoome sur les faux tabous d'une société à travers le quotidien d'une famille. La relation père enfant et de surcroît gaucher est violente et à un impact sur l'avenir du fils. Etre gaucher peut parfois être considéré par certaines familles comme une " tare " parce que " refusé " par un père autoritaire.

" Les vagues du temps ", de Ali Benjelloun fait un voyage dans la mémoire d'artistes. Le jeune cinéaste à choisi le grand acteur Mohammed El Khalfi comme tête d'affiche qui touche à la psychanalyse , à l'amnésie et au dédoublement de la personnalité.

Ce huis-clos entre un vieux pianiste solitaire qui ne joue plus, son épouse artiste-peintre décédée, et un jeune homme fuyant l'asile psychiatrique, est un récit qui possède plusieurs pistes de lectures.

"Les vagues du temps " dégagent l'amertume du propos et reflètent une sensibilité artistique qui s'exprime par le choix des plans d'ensemble d'une plage déserte et de l'espace d'un appartement quasiment vide.

18/1/2012

Source : MAP

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