mercredi 27 novembre 2024 01:32

Les églises australiennes proposent l'asile aux réfugiés

Les églises australiennes ont proposé jeudi d'accueillir les demandeurs d'asile qui risquent le renvoi en centre de rétention sur une île reculée du Pacifique, dénonçant les excès de la politique migratoire de Canberra.

Les bateaux de migrants sont refoulés en haute mer et les demandeurs d'asile qui parviennent malgré tout à gagner les rives australiennes sont placés dans des camps sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle Guinée, sur l'île de Nauru, dans le Pacifique, et sur l'île Christmas, dans l'océan Indien.

La justice australienne a rejeté mercredi le recours présenté par une migrante contre son placement sur Nauru, ouvrant la voie au renvoi sur cette île de centaines de personnes.

L'initiative des églises concerne ces plus de 260 demandeurs d'asile, conduits pour la plupart en Australie pour raisons médicales et parmi lesquels se trouvent 37 bébés nés sur le sol australien et 54 autres enfants, selon leurs avocats.

Le révérand Peter Catt, doyen de l'église anglicane de Brisbane, a déclaré que les églises étaient en train de remettre au goût du jour "l'ancien concept de sanctuaire", en ouvrant aux migrants des lieux de culte telle que la cathédrale Saint-John à Brisbane.

"Mon intuition est que si les autorités choisissent de pénétrer dans l'église pour emmener les gens, ce serait probablement légal", a-t-il dit à la Australian Broadcasting corporation.

"Alors il s'agit vraiment d'une position morale, et ce ne serait pas convenable, à mon avis, que quelqu'un vienne dans une église pour traîner des gens à l'extérieur", a ajouté le leader religieux.

Bon nombre des 260 demandeurs d'asile se trouvent actuellement à Wickham Point, un centre de rétention près de Darwin, dans le nord de l'Australie.

Des milliers de personnes se sont mobilisées dans les rues en Australie pour s'opposer au renvoi des demandeurs d'asile, avec des pancartes portant le slogan "Laissez-les rester".

De son côté, le ministre de l'Immigration Peter Dutton a déclaré que les églises avaient le droit d'avoir leur opinion mais elles n'étaient pas au-dessus des lois.

La démarche de l'église intervient alors que la Commission des droits de l'homme d'Australie a révélé que "34% des centaines d'enfants retenus à Wickham Point souffraient de troubles mentaux plus ou moins sévères", un chiffre à mettre en rapport avec 2% d'enfants atteints dans la population générale.

L'agence des droits de l'Homme de l'ONU a prévenu Canberra mercredi qu'elle risquait de violer ses obligations internationales en cas de renvoi des demandeurs d'asile sur Nauru.

Le gouvernement conservateur soutient que sa politique dissuade les passeurs et a permis de sauver des vies en évitant que les migrants ne risquent la mort sur des embarcations de fortune.

4 fév 2016

Source : AFP

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