mercredi 27 novembre 2024 11:40

Les envois de Marocains résidant à l’étranger en hausse de 7,8%.

Le déficit du compte courant de la balance des paiements est limité par les soldes excédentaires des services et transferts courants, mais son accroissement inquiète. L'éventail de produits exportés s'est élargi : plus de technologie et des services.

C’est le talon d’Achille de l’économie marocaine : les échanges extérieurs, plus précisément les échanges commerciaux, accusent un déficit qui n’a évidemment rien de conjoncturel puisqu’il dure depuis longtemps. En 2010, par exemple, alors que les exportations ont progressé de 31% et les importations de «seulement» 12,5%, le déficit commercial avait atteint 149,1 milliards de DH. Heureusement que les services (le tourisme notamment) et les transferts courants (les envois des MRE quasi exclusivement) dégagent régulièrement des soldes excédentaires qui viennent atténuer l’ampleur du déficit de la balance des biens. Les recettes de tourisme, rappelons-le, ce sont 56,6 milliards de DH en 2010, soit 7,4% du PIB ; et les envois de MRE 54,1 milliards de DH en hausse de 7,8%. C’est grâce aux soldes dégagés par ces deux rubriques que le compte courant de la balance des paiements a vu son déficit revenir de 5,4% du PIB en 2009 à 4,3% en 2010, soit 33,2 milliards de DH.
Pour simplifier, disons que ce que rapportent le tourisme, les travailleurs émigrés, les communications et, parfois le transport, sert à couvrir, mais pas intégralement depuis 2008, les importations qui ne cessent de croître sous l’effet de l’augmentation de la demande intérieure (l’investissement et surtout la consommation), par ailleurs principal moteur de la croissance.

Une mutation qui se précise d’année en année

En face, les exportations progressent certes, et parfois très fortement comme en 2010 (+31%) ou en 2008 (+24,1%), mais leur rythme sur une longue période est légèrement inférieur à celui des importations. En effet, alors que celles-ci ont augmenté de 10,9% en moyenne annuelle entre 2003 et 2010, au lieu de 7,5% entre 1998 et 2002, les exportations ont évolué sur les mêmes périodes à un rythme annuel respectivement de 7% au lieu de 5,2%. Par conséquent, c’est la tendance de long terme qu’il importe d’observer, davantage que les évolutions conjoncturelles.

Et propos de tendance, et malgré une situation structurellement déficitaire des échanges commerciaux, des améliorations dans la structure des exportations commencent à apparaître. Et celles-ci méritent d’être confortées. Il s’agit d’une tendance à la hausse de la part des produits à forte valeur ajoutée dans les exportations du Maroc. Il ne faut évidemment pas se méprendre : c’est encore presque un balbutiement mais cela mérite d’être signalé. Ainsi, la part des produits finis d’équipement, qui n’était que de 3,6% en 1990, 6,1% en 2000, 11,2% en 2007, est aujourd’hui de 15,7% dans le total des exportations. En valeur, cela représente 23,2 milliards de DH. Sur ce montant, 13,7 milliards de DH proviennent des exportations de fils et câbles électriques (soit près de 60%). On peut également signaler la légère progression de la position des demi-produits dont la part est passée de 28,3% en 2007 à 29,1% en 2010.

Les produits phare de ce groupement de produits étant l’acide phosphorique, les engrais naturels et chimiques et les composants électroniques. A contrario, les produits à faible valeur ajoutée, comme l’alimentation (légumes frais, tomates fraiches, agrumes, etc.) et les produits finis de consommation (articles de bonneterie, vêtements confectionnés, tapis, etc.) ont vu leur part reculer respectivement de 19,2% à 17,3% et de 28,7% à 23,7% entre 2007 et 2010.

3/10/2011

Source : La Vie éco

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